LYR DROWNING


Vers de nouveaux horizons...



Pas toujours facile de passer le cap du second album pour un jeune groupe qui bien souvent se cherche encore tout en essayant de confirmer tout le bien qu‘on pense déjà de lui. Pourtant nos aventuriers franciliens de Lyr Drowning se sont remis à l’ouvrage malgré divers problèmes et accouchent de Beyond The Borders, un disque « do it yourself » de Death Metal Progressif original. On n’est jamais mieux servi que par soi-même...

Interview également parue dans le Metal Obs' 49 de Sept. / Oct. 2011

Entretien avec Emmanuel Rousseau (claviers, samples) et Virginie Thomas (basse) par Seigneur Fred - Photo : Virginie Thomas
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Vous n’en êtes pas à votre premier essai puisque Beyond The Borders est votre deuxième album. Néanmoins, pouvez-vous nous résumer l’histoire du groupe ?
Emmanuel : Lyr Drowning est né en 2002. Il s'agissait à l'origine d'un projet uniquement studio composé de Goulven Jeffroy (guitare / chant) et moi-même. Après avoir réalisé un MCD en 2005, Orchestral March, nous avons rassemblé un line-up complet pour réaliser quelques concerts. On a ensuite sorti notre premier album, Blind From Birth en 2008, qui a été très bien accueilli et a permis de faire un peu parler de nous. Après pas mal de petites dates, beaucoup de galères, et trois ans de composition intensive, nous voilà en 2011 avec notre nouveau bébé, Beyond The Borders, sorti en Juin chez Great Dane / Season Of Mist.

Vous avez joué à la Scène Bastille à Paris en mai dernier aux côtés d’Ommatidia et Evolvent. Comment ça s’est passé ? Vous sentez-vous proches de ces groupes ?
La date s'est très bien passée. Sur la dimension humaine, rien à redire, les groupes et le staff ont été adorables (sauf le monsieur de la Scène Bastille, qui a une réputation à tenir). Artistiquement parlant, j'ai beaucoup de respect pour les deux groupes, mais je ne pense pas que Lyr Drowning puisse être affilié à Ommatidia par exemple, qui tape dans une ambiance beaucoup plus sombre, plus Doom. Notre musique est plus catchy, plus positive. Après, ça reste l’un des groupes avec qui on a joué dont l'univers musical est le plus cohérent avec le nôtre. Nos morceaux sont un peu hybrides et ont le cul entre deux chaises, on peut passer pour des fillettes ou des grosses brutes selon qu’on joue avec des groupes de Black Metal ou de Gothic (rires). Bonne expérience, en tout cas.

Les artworks semblent très travaillés pour chacun de vos disques. Qui a réalisé celui de Beyond The Borders et quel en est le concept ?
Virginie : C'est moi qui ai réalisé cette pochette, ce qui n'est pas le cas des précédentes. Quand je suis arrivée dans le groupe, le premier album Blind From Birth n'était pas encore sorti mais l'artwork était déjà bouclé. C'est donc la première fois qu'un membre du groupe réalise l'artwork. Je me suis proposée tout naturellement car je suis graphiste et je crois que vous avez remarqué que dans le groupe on aime bien tout faire nous-mêmes. Il n'y a pas réellement de concept, j'ai voulu nous représenter sur la pochette en compagnie d'un bateau échoué, plus pour la beauté de l'image qu'autre chose, et bien sûr parce que ça colle à la thématique de l'album. J'ai également réalisé les photos du livret qui restent dans l'esprit puisque nous sommes dans un magnifique cimetière de bateaux en Bretagne. J’ai rêvé et imaginé la pochette et nous l'avons par la suite concrétisée en nous rendant sur place auprès de vrais squelettes de bateaux échoués.

LYR DROWNING

Vos disques sont-ils liés à l’univers marin ? Lir (« Llyr » en gallois) est le dieu celte des océans et on voit les membres du groupe représentés par des personnages au look un peu manga marcher sur une plage près d’une épave…
Emmanuel : En fait, c'est la première fois qu'on s'imprègne à ce point de l'univers marin. Tu as raison pour le nom du groupe, mais c'est surtout l'image qui nous avait plu, sans avoir cherché jusqu'à maintenant à en faire un concept. L'album précédent, par exemple, était ancré dans un paysage beaucoup plus urbain et sombre, un peu à la 1984 d'Orwell. Dans Beyond The Borders, il y a un petit concept autour du voyage, qui utilise à plusieurs reprises le thème de la piraterie, de façon métaphorique. Les membres du groupe sont souvent comparés à l'équipage d'un vaisseau fantôme sillonnant les océans (le monde, en fait) pour en explorer les richesses culturelles et musicales. Ce sont en quelque sorte nos « avatars » que tu peux voir sur la pochette.

L’album a été enregistré entièrement par toi, Emmanuel, dans ton propre studio (White Wasteland Studio). Ce n’est pas un peu risqué de confier l’ensemble du travail (ingénierie du son, mixage, mastering) à un unique membre du groupe ? Il est parfois appréciable d’avoir un regard artistique extérieur…
Je ne vais pas te dire le contraire, j'ai galéré ! Sur la fin de l'enregistrement, j'ai senti que je manquais vraiment de recul, que j'étais trop imprégné de chaque note, de chaque son, pour arriver à le travailler efficacement. J’aurais dû confier le mastering à un autre studio, ne serait-ce que pour avoir une vraie deadline et ne pas m'embourber dans un truc sans fin. Mais bon, ça fait partie de l'esprit du groupe, on a tous galéré à notre manière. On retient plutôt la satisfaction d'avoir réalisé tout ça par nous-mêmes, que ce soit parfait ou non.

La chanson finale « Devouring This World » sonne étrangement. Est-ce une reprise ou une de vos compositions ? On dirait du Michael Jackson au niveau du phrasé du chant de Goulven…
C'est vrai que c'est un morceau un peu à part, d'où le choix de le placer en fin d'album. Mais c'est bel et bien une composition, en tout cas. Goulven s'est amusé sur quelque chose de plus rythmique. Le travail sur les guitares des couplets est assez atypique aussi, vu qu'il doit y en avoir huit ou neuf couches différentes. Ceci dit, même si c'est dans ce morceau que c'est le plus évident, le chant de Goulven a toujours des relents rythmés fortement inspirés du Rap US, ou de Michael Jackson dont nous sommes tous fans.

Quels sont les projets du groupe ? Une tournée en première partie d’Opeth ?
On va essayer de tourner à la rentrée, tout ça est en train de se goupiller tranquillement. Et évidemment, si Mikael Åkerfeldt lit Metal Obs', je l'invite à méditer là-dessus (rires) !


6H33 - Orphan Of Good Manners
M&O Music / Mosaic Music / Believe



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