OPETH

L’Heritage de 20 ans de carrière... 




Dimanche 19 juin 2011 - Clisson : dans une superbe loge du Hellfest, Mikael « Mike » Akerfeldt, chanteur / guitariste d’Opeth, nous présente le nouvel album de son groupe, qui risque de surprendre un peu les fans de pur Metal (ou pas quand on connaît les goûts très 70's du bonhomme) et nous livre ses sentiments sur la religion et les nouvelles technologies.  

Interview également parue dans le Metal Obs' 49 de Sept. / Oct. 2011

Entretien avec Mikael Akerfeldt (chant, guitare) par Corentin Charbonnier - Photo live : J.C. Baugé / DeadlyPix (Hellfest 2011)
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Le dernier DVD a été bien accueilli par vos fans. Qu’en penses-tu ?
On en est contents. On l’a réalisé en 6 concerts. On a décidé de filmer le premier, qui était super, puis un second qu’on a intégré, et ainsi de suite. Les fans ont été très réactifs : le DVD a plu, apparemment.

Le nouvel album va sortir sous peu ?
Tout est prêt, enregistré, masterisé. Il sera dans les bacs en septembre. Cet album est le résultat d’un énorme travail. Le son n’est pas moderne, mais il n’a rien à voir non plus avec ce que nous avons pu faire. On essaie toujours de se dépasser, de se renouveler. Il est obscur mais correspond à ce que nous voulons mettre dans notre musique. C’est un album influencé par des éléments issus de groupes extrêmes des 90’s, mais détournés de leur sens premier. Je pourrais continuer un moment à en parler tout en restant aussi vague… J’espère que les lecteurs ne seront pas effrayés par ce que je raconte.

Sais-tu qu’il y a un prêtre français, Robert Culas, qui écrit actuellement une biographie d’Opeth ?
Oui. La première fois qu’on s’est rencontré, c’était à un concert à Lyon en 2010. Il était habillé en prêtre et on s’est demandé ce qu’il faisait là et pourquoi il était là. Nous avons commencé à discuter et il nous a expliqué qu’il travaillait sur le Metal extrême. Il a développé une sorte de fascination pour Opeth et m’a dit vouloir travailler sur mes paroles… Ce qui veut tout et rien dire. Il est intéressé par notre sous-culture et je pense qu’il fait une étude intéressante là-dessus. Il est intéressé par le contenu des textes et ma façon de les chanter. C’est toujours amusant de voir qu’un prêtre s’intéresse à ton discours parfois emprunté au diable.

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Est-ce que ça t’a fait changer d’opinion sur la chrétienté ?
Je n’aime pas les religions, que ce soit celle-ci ou une autre, c’est comme ça. Je suis contre les religions mais pas contre les personnes. C’est vraiment de la connerie : les gens lisent des livres qu’ils interprètent sans comprendre. Des passages parlent même de démons, de dragons… On est en plein Seigneur Des Anneaux (rires) ! Mais si ça permet à certains de trouver une force supplémentaire pour vivre, c’est toujours bon à prendre. Robert est un putain de croyant : je le respecte pour ça, même si ce n’est pas prêt de m’arriver. Il y croit et essaie de convaincre les autres.

Vous allez clôturer dans quelques minutes l’édition 2011 du Hellfest. Qu’attendez-vous de ce show ?
On va jouer super tard, entre 1 h et 2 h du matin, et surtout après Ozzy… On a déjà fait quelques shows comme ça et je t’avoue qu’on s’attend à ce qu’il n’y ait pas grand monde. En plus, on ne dispose que d’une heure : avec nos chansons très longues, ce n’est pas simple. Nous n’avons donc pas réellement d’attentes, ce qui ne veut pas dire que nous allons saloper le show. On va donner le meilleur de nous-mêmes, pour nos fans. J’adore le Hellfest, on y passe toujours des supers moments avec des supers groupes, alors ça ne me dérange pas. Ça va nous permettre également de regarder Ozzy depuis les backstages, alors pourquoi se plaindre ?

Il y a beaucoup de fans d’Opeth au Hellfest. On voit par exemple plus de T-shirts d’Opeth que de T-shirts d’Ozzy aujourd’hui…
Vraiment ? C’est peut-être parce que les T-shirts d’Ozzy sont plus chers (rires) ? Non, sérieusement, je sais qu’on a des fans et des bons par ici. Et puis on joue en joue en headliner, on ne va pas arrêter pour si peu !

Comment se passe la tournée, actuellement ?
On fait seulement quelques dates, quelques festivals comme celui-ci. La tournée, la grosse, c’est celle qui va commencer en septembre après la sortie de l’album. Et elle va être impressionnante.

Allez-vous jouer quelques nouvelles chansons avant la sortie de l’album ?
Non, car nous ne voulons pas que quelqu’un nous filme avec son portable et balance un nouveau titre sur YouTube. Ça risque de nous mettre en porte-à- faux. C’est difficile de ne pas pouvoir jouer certains titres à cause de l’impact qu’ont les nouvelles technologies d’information sur la musique.

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Ça ne t’embête pas, justement, de voir plein de vidéos filmées n’importe comment sur le web alors que vous venez de sortir un DVD de qualité ?
Ne me lance pas là-dessus (rires) ! C’est juste frustrant. C’est pour ça que les nouvelles chansons ne seront pas jouées avant. Si l’une atterrissait sur internet, les gens se diraient que la qualité est pourrie, tout comme la chanson et le groupe… C’est dommage.

Est-ce pire encore que le piratage de tes albums ?
Des albums volés, tu veux dire ! Oui, c’est moins pire de me pirater que de mettre ces vidéos. Mais je déteste le piratage. J’achète encore mes CD à l’ancienne, pas en version mp3. J’aime la musique et je la respecte en l’achetant.

Pourtant, tu as devant toi un super téléphone qui te permet d’écouter des mp3…
Je n’ai que des chansons à moi et des versions achetées sur ce téléphone. De toute ma vie, j’ai seulement dû télécharger un seul titre - de Shania Twain - illégalement.

Honte à toi !
Pour le téléchargement ou pour elle (rires) ?

On en est Bloodbath, ton projet parallèle ?
Je n’ai plus tellement le temps. Je me lève, je travaille sur Opeth, je fais un bon show - j’espère - et  je retourne me coucher. Le nouvel album sera prêt l’an prochain mais je n’ai pas encore de nom à te donner.


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