SUICIDE SILENCE

Appréciez le silence...parfois...



Déjà le troisième uppercut sonore de la part de nos jeunes Californiens de Riverside qui ont décidé sur The Black Crown de faire légèrement évoluer leur Deathcore brutal et sans pitié à travers certaines touches mélodiques. Sur album, ça reste quand même la tuerie, mais qu’en est-il en live ? Réponse à chaud avec leur batteur juste après le show sur la mainstage 2 du Hellfest qui résonne encore dans nos oreilles... 

Interview également parue dans le Metal Obs' 49 de Sept. / Oct. 2011

Entretien avec Alex Lopez (batterie) par Seigneur Fred
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Est-ce la première fois que vous venez jouer chez nous ?
La dernière fois, je m’en souviens, c’était à Paris au Trabendo avec Heaven Shall Burn et As I Lay Dying. Au total, on a joué quatre ou cinq fois chez vous.

As-tu noté une évolution dans la composition et la réaction du public dernièrement ?
Oui, il est de plus en plus nombreux, de plus en plus réceptif. Les kids connaissent plus notre musique et le public est un peu plus jeune. C’est mieux à tous les niveaux et ça se ressent au niveau des ventes du merchandising (rires).

Cette évolution est probablement liée à votre collaboration avec Century Media après votre EP éponyme en 2005. Ce doit être un honneur d’avoir signé sur un label aussi important…
C’est vrai, et c’est plutôt bon pour nous. Ils bossent dur et tout se passe bien depuis le premier album (NDLR : The Cleansing, 2008).

Tu es très jeune et Suicide Silence est ton premier groupe professionnel. Tu arrives déjà à vivre de ta musique malgré le piratage inévitable sur internet et la baisse générale des ventes de disques ?
Oui, en cumulant tout : les tournées, le merchandising, etc. J’étais étudiant jusqu’à présent dans la peinture. J’essaie d’être artiste peintre mais avec l’activité du groupe, je n’ai plus vraiment le temps. Je comprends le téléchargement illégal, mais dans le Metal ou le Hardcore c’est peut-être encore un peu différent et les fans restent fidèles d’une manière ou d’une autre. Le téléchargement légal progresse cependant aux Etats-Unis.

 SUICIDE SILENCE

Après avoir parlé business, revenons sur votre prestation de ce jour ici au Hellfest. Es-tu satisfait de votre concert, à chaud ?
C’était super ! On a pris beaucoup de plaisir, il y avait beaucoup d’énergie sur scène et dans la fosse. Les gens réagissaient très bien, ils étaient contents de nous revoir ou de nous voir tout simplement.

Le volume sonore était extrêmement fort : ta batterie m’a vraiment percé les tympans malgré des protections auditives. Vous voulez battre le record de Manowar avec 139 décibels ou quoi ?
Non, non, pas spécialement mais on a bon espoir (rires). Je suis au courant de ce record. On aime jouer fort de toute manière, ça va avec notre musique qui est puissante et directe.

Vous faites partie de la vague américaine Deathcore dont vous êtes l’un des leaders et existez depuis bientôt dix ans (fondation en 2002 mais premières scènes à partir de 2005). Cette appellation n’est-elle pas un peu réductrice, tout de même ?
Beaucoup de gens nous cataloguent ainsi, notamment comme toi dans la presse mais je ne sais pas trop. On a commencé à jouer du Death Metal en fait, agrémenté d’éléments Hardcore et Grindcore. Nous qualifier de Death Metal que l’on soit ici en Europe ou en Amérique ne conviendrait pas non plus. Mais on a tendance à devenir plus maintstream d’une certaine façon maintenant comme Korn, Slipknot, etc., avec notre nouvel album.

Peux-tu nous présenter votre troisième et nouvel album à présent. Que signifie son titre ?
Il se nomme The Black Crown et sort chez Century Media. Il est vraiment très bon, c’est de loin mon préféré. J’espère que les gens vont l’apprécier et reviendront nous voir le jouer en live. Le titre « The Black Crown » représente tous les rois, tous les souverains, les grands du Rock et du Metal qui nous ont de près ou de loin influencés. Certains artistes sont morts, d’autres existent et jouent toujours. Et comme on est originaire de la ville de Corona à côté de Riverside, le chef-lieu du comté du même nom, alors on a traduit ce mot espagnol : « Crown », la couronne en anglais. Et cette couronne est noire en référence à certains groupes ou artistes défunts.

 SUICIDE SILENCE

Un célèbre chanteur vient vous accompagner sur la chanson « Witness The Addiction » qui est plutôt inattendue et réussie : Jonathan Davis de Korn. Tu peux nous en dire plus ?
Jonathan est un ami à nous depuis pas mal d’années. Il est cool et nous soutient depuis nos débuts. Il accepté naturellement notre invitation : ça faisait un bail qu’on en parlait et ça a donné cette chanson dont on est très fiers. Ça apporte un peu plus de mélodie et d’atmosphère vers le milieu de l’album, c’est plus musical en quelque sorte (rires).

Souhaitez-vous développer à l’avenir ce côté plus émotionnel et mélodique ?
On verra, ça dépend de la vie, de nos humeurs. Toucher le plus de monde par notre musique, c’est bien, mais on ne veut pas faire ça juste parce que c’est plus mélodique. On veille en tout cas à ne pas trop se répéter.


SUICIDE SILENCE - The Black Crown
Century Media / EMI



Myspace : www.myspace.com/suicidessilence