FAITHLESS MESSIAH

We’re all ghosts...




Fruit de l’imagination de son leader Stan Aron, Ghost, le premier album de Faithless Messiah, bénéficie enfin d’une distribution professionnelle. L’occasion de faire partager un discours sensé, adossé à une musique agressive. Le jeune groupe parisien entame en Octobre une mini-tournée française après un premier rendez-vous à la Fête de l’Huma. A quelques heures du show à Lille, dans la chaleur des flashes du studio DeadlyPix pour le shooting promo du nouveau line-up, Stan, David, Rony et Lucas discutent à bâtons rompus de leur projet en toute lucidité...

Interview également parue dans le Metal Obs' 50 de Nov. / Déc. 2011

Entretien avec Stan Aron (chant, guitare), David Bertrant (guitare), Rony Popera (basse) et Lucas Joly (batterie) par Jean-Christophe Baugé - Photo : J.C. Baugé / DeadlyPix
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Quel est votre CV musical et extra-musical ? Faithless Messiah est-il votre unique projet ?
Stan : Je joue également dans Eyescar avec notre ingé-son Phil. Je suis étudiant en école de commerce, comme Lucas. Je bosse pour des webzines Metal (NDLR : traducteur pour French Metal) et je vais bientôt donner des cours de guitare.
Lucas : Sur mon CV, on trouve Blue Dawn et Under The Abyss, de Brest, qui vont chacun sortir un album en autoproduction avant de démarcher des distributeurs allemands. J’ai aussi enregistré cet été les parties de batterie du premier album de Frenchkiss, le groupe de Glam parisien. Et J’ai bossé comme stagiaire chez M&O Music cet été pour financer cette tournée.
Rony : Je suis entré dans Faithless Messiah en Aôut dernier. J’ai joué auparavant pendant 3 ans dans Deep Rosis, un groupe Rock / Funk, et aussi dans Nailwork en tant que guitariste. Sinon, je travaille dans une entreprise de location de bennes.
David : Et moi, je suis intérimaire.

Comment s’est déroulée la première date de votre périple, à Ath (Belgique) ?
Lucas : C’était dans un bar, avec une vraie scène. Suicide Of Demons (NDLR : chez M&O également) et nous-mêmes avons été bien accueillis. Il y avait environ 15 personnes, plus les groupes.
Stan : On a joué à Londres le week-end dernier (le 25/09/11 au Silver Bullet) et on s’y est rendus en transports en commun, ce qui était beaucoup plus galère. On est content désormais de tourner en van.

Comment se monte une telle tournée pour un groupe qui débute ? Qui avance l’argent ?
Lucas : Notre label, je pense, n’a pas les moyens de supporter tous les groupes qu’il signe. Il nous avance les plans mais c’est nous qui investissons en espérant un retour.
Stan : Le bus revient à 900 euros, plus l’essence et les péages. On a réussi à avoir les salles gratuitement sauf pour La Péniche Igelrock à Valenciennes le 3 Octobre. On touche de l’argent sur les entrées, qu’on répartit entre les groupes.
Lucas : Il y a une sélection naturelle des groupes par la capacité d’autofinancement, mais le talent intervient tôt ou tard pour se faire remarquer.

FAITHLESS MESSIAH

Ghost date de 2009 mais ne sort que maintenant. Pourquoi ?
Stan : J’ai formé le groupe en 2007 avec David et d’autres membres qui sont partis depuis. Après 2 ans de stand-by en 2008-2009, j’ai décidé de tout enregistrer chez moi avec une boîte à rythmes. J’ai présenté le résultat à Lucas, David et Julien, l’ancien bassiste. On a tout réenregistré en 2010 et on a mis un an pour signer avec M&O Music. Comme j’ai chroniqué un concert de leurs groupes sur Paris, j’en ai profité pour leur laisser un press-kit : deux jours plus tard, ils m’appelaient pour me proposer de sortir l’album en septembre 2011. Leur valeur ajoutée se situe surtout au niveau de la promo : interviews dans Metal Obs’, Hard Rock magazine, etc. On reçoit aussi énormément de propositions de tour-supports, même si on n’a pas encore les moyens d’accepter : Pro-Pain, Anthrax, Mastodon… Il faut compter de 200 à 1 000 euros par date et s’engager sur toute une tournée.

Y a-t-il un concept en relation avec l’artwork ?
Le nom du groupe, Faithless Messiah, vient de l’idée qu’il faut prendre du recul sur nos valeurs et trouver ce qui est bon pour l’être humain. Notre système économique contrôle nos vies d’une façon négative sur bien des aspects. Y a-t-il une alternative à l’argent ? Ghost est une critique de la routine métro-boulot-dodo qui ne revient qu’à subsister au jour le jour. On est technologiquement avancés dans beaucoup de domaines : n’y aurait-il pas alors un moyen de se réaliser en étant libre de son destin ? La pochette qui représente un prophète au-dessus d’une foule d’anonymes est de moi mais la phase Photoshop a été réalisée par Yasmina Boulos, une amie qui publie sur DeviantArt. Les professionnels la jugent un peu trop amateur alors que les fans l’adorent. Ce décalage est intéressant. Je me suis beaucoup inspiré du côté cru et sale de la pochette que Derek Hess a réalisée pour Come Clarity d’In Flames.

Vous avez joué à la Fête de l’Humanité le 16 Septembre. Quels sont les retours ? Faithless Messiah est-il un groupe d’extrême-gauche ?
L’aspect logistique était un peu pénible. Aucun de nous n’a encore le permis de conduire. On n’avait qu’une voiture, pleine de matériel, avec seulement une place à côté du chauffeur. L’organisation n’a pas été particulièrement aidante puisqu’on devait décharger le matos à partir de l’entrée principale du site. Sinon, ce premier concert avec Rony s’est bien déroulé. On a joué devant une moyenne de 30 à 40 personnes, mais il y avait beaucoup de passage. Politiquement parlant, on ne cherche pas à se positionner sur l’échiquier gauche / droite, mais il est assez cohérent qu’un groupe humaniste comme le nôtre joue à une telle fête.
Rony : En même temps, il n’y a que le parti communiste qui propose un événement de cette ampleur.

Il y avait également la fête FN des Bleu-blanc-rouge jusqu’en 2006. Vous y auriez pris part ?
Stan : Si Marine Le Pen ou Christine Boutin nous demande de jouer, on jouera… Et avec des vestes rouges en prime (rires).


FAITHLESS MESSIAH - Ghosts
M&O Music / Mosaic Music / Believe



Myspace : www.myspace.com/faithlessmessiah