GLORIOR BELLI


Black (Metal) gives way to Blues...



Déjà la quatrième galette pour nos Frenchies de Glorior Belli, originaires d’Ile-de-France. Pourtant, lorsqu‘on évoque la scène Black Metal de l’Hexagone, peu d’entre nous (re)connaissent ce combo fort intéressant par sa démarche artistique. Mélangeant subtilement influences extrêmes et tonalités graisseuses Stoner d’obédience sudiste, il était temps que Glorior Belli remette les pendules à l’heure avec The Great Southern Darkness. 

Interview également parue dans le Metal Obs' 50 de Nov. / Déc. 2011

Entretien avec Julien (chant, guitare) par Seigneur Fred
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Croyez-vous avoir trouvé véritablement votre son et votre marque de fabrique avec votre précédente réalisation, Meet Us At The Southern Sign, et surtout avec The Great Southern Darkness aujourd’hui ?
Avec Meet Us…, nous avons pris un virage plus marqué. The Great Southern Darkness enfonce davantage le clou en insistant lourdement dans un style qui nous est propre et qu'aucun groupe n'avait proposé jusque-là. Personnellement, j'ai trouvé mon équilibre avec Glorior Belli et ça se ressent forcément dans le son qu'on a développé ces dernières années. C'est cet équilibre qui nous donne la force d’avancer et l'envie de nous mettre en danger.

Vous mélangez Black Metal et Rock Stoner, voire Blues, dans certaines ambiances et riffs de guitares. C’est cette combinaison de styles qui vous rend unique, ou plutôt le fait que vous soyez français et apportez de la nouveauté à une scène Black Metal qui évolue peu ?
Ce qui rend un groupe unique, c'est son attitude, ses compositions, qui font qu'au final on peut l’aimer pour la violence qu'il dégage sur scène, etc. On peut apprécier une formation qui sonne comme toutes les autres mais qui le fait bien également. Avec Glorior Belli, nous proposons une alternative, une vision artistique différente et cela permet aux fans de ressentir des choses qu'ils n'ont pas forcément l'habitude de ressentir avec d'autres groupes. Le subtil mélange d'influences, a priori non compatibles, provoque un sentiment inhabituel chez l'auditeur : c'est cette nouveauté qui le saisit. Mais nous ne sommes pas les seuls à offrir cette opportunité : je trouve que la scène Black Metal évolue de plus en plus, en tout cas en France. Les groupes se démarquent davantage les uns des autres en exploitant des univers qui leurs sont propres. Lorsque les gens écoutent un album de Glorior Belli, je veux qu'ils se sentent enveloppés par notre univers. Pour cela, il faut faire en sorte d’accaparer toute leur attention, piquer leur curiosité et maintenir la tension.

Le titre de votre nouvel album est-il un clin d’œil à la scène Metal Sudiste (C.O.C., Down, Crowbar…) ainsi qu’à l’album The Great Southern Trendkill de Pantera ?
L’association de « Southern » et « Darkness » est à la fois un clin d'œil à Pantera et décrit parfaitement l'album.

 GLORIOR BELLI

Quels détails ajouterais-tu à propos de ce disque pour convaincre nos lecteurs ?
On pourrait mentionner la pochette, créée par la Canadienne Alexandra Snelgrove qui a eu le talent de retranscrire parfaitement mes idées sur papier. La participation de Marko P. (Creeping / The House Of Capricorn) sur le morceau-titre. On pourrait aborder également toute la dimension philosophique qui apparaît en filigrane : l'Enuma Elish, le culte de Tiamat. Ce nouvel album est censé s'écouter comme on lirait un livre. Il raconte une histoire, chaque titre est un nouveau chapitre, et pour en faire l'expérience comme il se doit, il faut écouter les morceaux dans l'ordre et s'intéresser aux paroles. A noter qu’il nous a fallu 6 mois pour l’écrire et l'enregistrer. Nous avons tout produit nous-mêmes.

Comment vous positionnez-vous sur la scène Black Metal française ? Raisonnez-vous au niveau international pour faire connaître votre musique ?
Concrètement, le groupe est reconnu à l'international mais c'est toujours plus difficile de se faire apprécier dans son propre pays, et c'est un challenge que nous comptons bien relever avec ce nouvel album. Il serait dommage que Glorior Belli compte parmi les plus importants représentants de la scène Black Metal française partout ailleurs qu’en France. Nous avons besoin du soutien de nos compatriotes aujourd'hui plus que jamais. Par rapport à notre positionnement, nous faisons clairement partie des groupes les plus atypiques et incontournables de la scène. Aucune raison de se sentir cloisonnés à ce niveau, on a toujours fait ce qu'on voulait, on s'est toujours moqué des étiquettes, et notre musique s'est toujours exportée très facilement.

Avec quels groupes rêveriez-vous de partir en tournée ? Une participation au Hellfest 2012 serait fort bienvenue…
Nous rêverions de tourner avec Down, bien entendu, et pourquoi pas Mastodon, Kyuss, Neurosis… Dans le domaine du fantasme, pour moi, ce serait The Dillinger Escape Plan, 16HP/Woven Hand, Alice In Chains, The Mars Volta, et dans un registre plus réaliste pourquoi pas Nachtmystium, Merrimack, Primordial… Nous travaillons actuellement sur un split avec Nachtmystium justement, et les prochaines dates avec Glorior Belli en tête d'affiche en Europe vont débuter courant Novembre. D'abord les 5-6 en Belgique puis en Hollande, ensuite les 11-12 en Allemagne. Puis le 25 Novembre nous participerons à la première édition du festival Messe Des Morts à Montréal au Canada, avec Absu, Inquisition, Angantyr, et d'autres. Concernant les festivals d’été, nous préférons attendre les annonces officielles.


GLORIOR BELLI - The Great Southern Darkness
Metal Blade / Season Of Mist



Myspace : www.myspace.com/gloriorbelli