BEGGARS & THIEVES        

Les Brigands Bien Aimés
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Si vous voulez faire plaisir à une connaissance qui aime le Classic Rock alors le nouveau CD de Beggars & Thieves est le cadeau idéal pour les fêtes de fin d’année. Le gang originaire de New York revient enfin à la surface après avoir été balayé par la vague grunge comme bon nombre de formations de hard au début des années’90. We’re The Brokenhearted est un album poignant, séduisant et résolument authentique. Le six-cordistes Ronnie Mancuso nous livre ce qu’il a sur le cœur. Ou plutôt dans les tripes. 

Interview exclusive Noiseweb

Entretien avec Ronnie Mancuso (guitare) par Philippe Saintes - Photos : Frontiers Records
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Ronnie, comment expliques-tu  ce retour espéré mais inattendu de Beggars & Thieves ?
C’est en grande partie grâce à nos fans (nous préférons les appeler nos amis) européens. Beaucoup d’entre eux nous ont contactés via les réseaux sociaux pour nous dire qu’ils appréciaient notre musique, qu’une chanson les avait marqués pour telle ou telle raison. Cela nous a poussés à enregistrer le nouvel album. Pendant une longue période, le groupe a été miné par l’industrie musicale. Nous n’imagions pas que tant de personnes en Europe et dans le monde entier soutenaient à ce point Beggars & Thieves.    

Considérez-vous cela comme un nouveau départ ?
Nous le considérons plutôt comme une suite. J’ai continué à travailler avec Louie (Merlino, chant) dans la réalisation de jingles et musiques d’illustration pour la télé. Nous sommes donc restés très proches. Nous avons également joué avec le groupe Sin City All-Stars avec Brent Muscat (Faster Pussycat), Lez Warner (The Cult) et Sean Koos (Joan Jett & The Blackhearts). Grâce à notre vieil ami Dana Strum (Slaughter, Vince Neil), nous avons assuré les premières parties de Slaughter, Vince Neill, Tesla, Skid Row, Ratt et LA Guns. Des moments inoubliables. Je me suis rendu compte que Louie mettait tout son cœur et chantait mieux que jamais tandis que de mon côté je suis plus prolifique aujourd’hui en tant que compositeur. Plus rien ne s’opposait à la création d’un nouvel album.

Es-tu nostalgique, fier ou regrettes-tu la période où vous classiez des titres dans les charts ?
Je ne suis pas nostalgique. Je suis satisfait de ce que nous avons accompli. Lors de nos récents concerts, j’ai constaté que nos chansons n’avaient pas vieilli pour un sou. Un regret ? Même si je suis fier de notre premier disque, les démos produites par Desmond Child et enregistrées avec Hughie McDonald (aujourd’hui bassiste de Bon Jovi) et le regretté Bobby Chouinard (batteur) étaient d’une qualité supérieure.

 BEGGARS & THIEVES

La motivation et votre attitude face à la musique ont-elles changé ?
Je ne pense pas que notre motivation diffère. Nous cherchons toujours à écrire de bons morceaux, à nous améliorer tant en studio que sur scène. Mais l’innocence a disparu. Nous sommes conscients des mécanismes qui sous-tendent l’industrie musicale. A nos débuts, nous avions les plus grands managers, producteurs et ingénieurs à notre disposition. Malgré nous, nous étions classés dans la catégorie des « rock hair band ». On faisait à l’époque la couverture de Metal Edge, Hit Parade et tous ces magazines glam. Lorsque Nirvana est arrivé, tout s’est arrêté d’un seul coup. Nous étions subitement considérés comme des guignols par les médias et notre label nous a découpés en rondelles. De nombreux groupes ont complètement disparu de la scène et certains musiciens ne s’en sont jamais remis. Nos illusions ont disparu. Il aurait été naïf d’espérer le contraire.

Quelles sont les influences majeures de Beggars and Thieves ?
Nous avons voulu réaliser un album de rock brillant par ses arrangements avec une production méticuleuse façon Led Zeppelin, les Who, Pink Floyd ou U2. Ce sont-là nos principales références. Tu sais, les gens aiment bien te coller une étiquette. Nous avons décidé d’appeler notre musique ‘New Classic Rock’.

Je me trompe en affirmant que l’on trouve également un côté blues chez vous ?
Non, tu as raison. J’adore Jeff Beck, Jimmy Page, David Gilmore, The Edge et Stevie Ray Vaughan. Je ne suis pas un guitariste qui joue très vite, je préfère de loin des  solos lyriques et bluesy. Les chanteurs favoris de Louis s’appellent Robert Plant, Steve Marriott d’Humble Pie, Ian Gillan et Paul Rodgers. On adore les sensations et les émotions qui se dégagent du blues. Et des émotions, il y en a pléthore dans cette musique. Nous n’avons cependant pas essayé de refaire des morceaux à fortes connotations rhythm’n’blues comme « Your Love Is In Vain » du premier album ou « Mad Dog Wine » que l’on trouve sur Look What You Create mais à l’origine, notre style vient effectivement du blues.

Les gens aiment te coller une étiquette.
Nous avons décidé d’appeler notre musique ‘New Classic Rock’.
 


Quel a été le processus d'écriture de cet album ?
« Wish Away » a été le premier titre écrit pour ce CD. Cela part généralement d’une jam ou d’une idée brute. « We Come Undone » par exemple a été adapté à partir d’un riff d’un morceau que nous ne parvenions pas à terminer. J’ai écrit les autres titres pour la voix de Louie. C’est devenu plus facile pour moi d’écrire. Je suis arrivé à une période de ma vie où je n’ai plus besoin de m’acharner sur une feuille. Les idées sortent presque toutes seules. Je savais précisément dans quelle direction je voulais aller avec cet album. La moitié des compos ont été créées lors de dix jours de vacances sur une plage. Lorsqu’une idée germait, je prenais une vieille guitare sèche achetée d’occasion sur place et enregistrais la mélodie sur mon iPhone. En moins de vingt minutes, 75% d’une chanson était ainsi créée.

Dégages-tu des titres particuliers ?
J’aime l’album dans son intégralité mais j’aurais tendance  à dire que « Oil And Water » est mon préféré. Nous n’avons jamais écrit auparavant quelque chose d’aussi épique. La chanson « Never Gonna See You Again » est plus personnelle. C’est un hommage à mon grand-père Albert Perry dont j'étais très proche. « Seven Seconds » et « Midnight Blue » sonnent très modernes et sortent des stéréotypes du Metal (des cordes désaccordées et une voix gutturale). Enfin, « We Are The Brokenhearted » pour son message positif. La vie ne se passe pas toujours comme on le souhaiterait mais il faut s’efforcer de voir le bon côté des choses, comme être en bonne santé par exemple. 
 
On peut signaler que Tommy Price et Enzo Penizzoto, membres des fameux Blackhearts (groupe qui accompagne Joan Jett), ont travaillé sur les démos de « We Are The Brokenhearted ».
Oui, nous avons jammé avec Tommy et Enzo après un de leurs concerts et on a décidé de les employer pour l’album. Il forme la meilleure section rythmique de New York. Cela nous a coûté un bras pour les faire venir enregistrer à Vegas mais cela valait le coup. Ils carburent à l’énergie brute et punk tout en étant subtils. Les New Yorkais sont des rockers dans l’âme. Louie et moi avons du sang d’East Village (quartier de Manhattan) dans les veines. On n'oublie pas nos racines, nos valeurs. 

 BEGGARS & THIEVES

Peux-tu nous présenter les deux nouveaux membres du groupe ?
Notre nouveau batteur Erik Gloege est un vieil ami de trente ans. Il a sa propre boîte de production vidéo. Lors d’une soirée, il m’a avoué que son rêve était de devenir batteur à temps plein. Il n’a donc pas hésité à nous rejoindre lorsque je lui ai fait la proposition. Il a pris un fameux virage sur le plan professionnel mais c’est un fabuleux musicien. En concert, il joue comme un possédé. Blake Newman est un jeune bassiste qui aime travailler en équipe malheureusement il connaît aussi des problèmes avec la drogue. Il suit actuellement une cure de désintox. Je ne sais pas s’il pourra à nouveau nous rejoindre.  C’est fâcheux, toutefois avec Louie et Erik, on forme un bon groupe en live.

Avez-vous gardé le contact avec Phil Soussan (ex-Ozzy Ozbourne), votre premier bassiste ?
Je suis toujours en relation avec Phil. Il se porte à merveille. C’est quelqu’un qui a su s’adapter aux nombreux changements de notre société. C’est un autodidacte. Il bosse actuellement à l'Académie des Arts et des Sciences du Disque (NARAS) qui décerne les Grammys. Il peut y laisser exprimer son talent. 
 
Quels sont vos projets pour 2012 ?
Nous espérons un engouement de la part du public. Si c’est le cas, nous viendrons jouer en Europe. Nous ferons quelques festivals aux States mais c’est vraiment en Europe que nous voulons venir. Il y a une sorte d’histoire d’amour entre nous et ce continent. Nous sommes subjugués par votre histoire, la nourriture et l’ouverture d’esprit des fans de Rock. Nous sommes très impatients de défendre le nouvel album sur scène. Actuellement, nous terminons le mixage d’un CD live. On y trouve d'étonnantes improvisations et une reprise de Led Zep « The Song Remains the Same ».  Et puis, le clip vidéo de « We Come Undone » vient d’être mis en ligne. Jake E. Lee, Blas Elias (Slaughter), Ronnie Keel et Paul Shortinio sont de la partie. Allez voir, c’est amusant !
 

BEGGARS AND THIEVES - We Are The Brokenhearted
Frontiers Records / Harmonia Mundi



Site : www.beggarsnthieves.com

Myspace : www.myspace.com/thebeggarsandthieves


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