DEATHRONIC

Evil has no boundaries...



Deathronic, ça ne vous dira certainement rien, et pour cause, ce nouveau  projet est l'œuvre d'un seul homme, le français Amine Andalous, un touche-à-tout qui a réussi à aller faire mixer son disque en Suède par Fredrik Nordström, rien que ça ! Entre death et heavy, ce Duality Chaos pourrait bien vous surprendre !

Interview parue également dans le Metallian 75 de janv. / fév. 2013


Entretien avec Amine Andalous (all instruments) par Will Of Death
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Hello. Question très classique mais indispensable... Tu peux te présenter à nos lecteurs et nous dire qui t'a prêté main forte sur l'album pour l'enregistrement (d'ailleurs, n'est-ce pas plutôt un EP) ?
Tout d’abord, je dirais simplement que je suis un passionné de Metal depuis des années, tous styles de Metal confondus.  J’ai créé Deathronic, un projet solo et studio et j’ai entamé l’enregistrement de mes premiers titres en 2011. Pour Duality Chaos, je te l’accorde, c’est entre l’EP et l’album, je n’ai pas pu faire davantage par rapport à mon budget de départ pour l’enregistrement et le mixage/mastering. Pour l’enregistrement, l’album a été coproduit avec Neil Haynes, aux Parlour Studios situés à Kettering en Angleterre. J’ai pu aussi collaborer avec Laurentx Etxemendi (ancien ingé-son de Gojira) que j’ai contacté et qui a eu la gentillesse d’accepter de travailler avec moi sur l’enregistrement des parties vocales (au ASA Studio à Berlin). Enfin, l’album a été mixé et masterisé par Fredrik Nordström et Henrik Udd au Studio Fredman à Göteborg.

Si je te dis que pour nous, Deathronic s'inscrit dans la même mouvance insufflée par des groupes comme Septic Flesh ou encore Myrath pour les influences orientales, es-tu d'accord ou est-ce trop réducteur selon toi ?
C’est toujours un honneur d’être associé à des grands noms du metal comme Septic Flesh, mais pour ma part, tous les styles de Metal m’ont influencé et ce, depuis des années, tout au long de l’évolution de ce courant musical. Ça va du black metal au heavy metal des débuts. D’autres sonorités, m’influencent, comme la musique électronique ou encore la musique orientale. Mes compositions sont très instinctives et je m’impose de ne rien calculer à l’avance. Je recherche d’abord une cohésion générale sur les titres avec une structure bien établie en termes de riffs, nombre d’instruments… Ensuite, pour les compositions, je laisse libre cours à ce qui traverse mon esprit et je ne m’impose pas de style ou de mouvance particulière à suivre.

Les parties orchestrales et synthétiques sont nombreuses sur l'album, tout comme les chœurs. Comment as-tu travaillé cet aspect ?
Les parties synthétiques et orchestrales ont été travaillées et enregistrées chez moi sur une durée de plus d’une année et avant l’entrée en studio.  J’avais besoin d’une atmosphère particulière autour des titres, mélange entre chœurs et orchestrations en ajoutant parfois des sonorités plus électroniques. Les ambiances qui accompagnent certains titres sont le fruit de plusieurs combinaisons.

Deathronic est un one-man band mais en général, dans ce cas, on a affaire à des productions plus roots en termes de métal extrême. Là, c'est plutôt du genre grandiloquent… La compo a dû être une sacrée prise de tête avec le risque de ne pas réussir à prendre assez de recul, non ?
C’est toujours difficile d’être seul sur un projet,  pas assez de recul effectivement et pas de critiques constructives lors de l’élaboration des titres. Dans mon cas, j’ai d’abord enregistré une maquette « maison », que je réécoutais à intervalles éloignés pour avoir le recul nécessaire et donc pouvoir retoucher tel ou tel aspect. Il était nécessaire pour moi d’avoir une idée précise du résultat final avant l’entrée en studio.

Le son de Kalila wa Dimna est juste parfait. Comment t'y es-tu pris ?
Merci. C’est d’abord grâce au travail pointu de l’ingé-son, Neil Haynes (The Parlour Studios) ainsi qu’au travail hallucinant qu’ont réalisé Fredrik Nordström et Henrik Udd au niveau mixage. Les rythmiques par exemple ont été doublées afin d’avoir des riffs assez puissants. Le son « amplification maison » de Fredrik est impressionnant… C’était une réelle expérience enrichissante de travailler avec ces professionnels qui arrivent à t’orienter jusqu’à obtention du résultat espéré. "Kalila wa Dimna" est aussi un titre très riche en termes de composition avec un nombre de pistes très important, entre les orchestrations, les synthés, les différentes voix, les percussions …

DEATHRONIC

Que veux dire le titre de l'album ? Y a-t-il un concept particulier derrière les paroles ?
L'album Duality Chaos a pour thème la violence humaine. L'idée est de décrier le fait que l'humain, encore de nos jours, est, et reste bestial... Les conflits contemporains sanglants en sont le parfait exemple. L’humain tue encore son prochain pour des raisons souvent stupides. A mon sens, le réel progrès ne se situe pas dans l’évolution technologique mais plutôt dans l'accès à une certaine sagesse "progrès de l'esprit". Je pense que cette violence  provient de la dualité intérieure de l’humain (la lutte entre le bien et le mal).  Souvent, les pires atrocités sont soi-disant justifiées par des notions subjectives de bien ou de mal... d’ou le titre de l'album... une dualité qui crée le chaos.

Tu peux nous parler du titre "Anno 1423" qui est plus que "déroutant" comparé au reste du disque ?
Tout le monde autour de moi a eu la même interrogation. Pour commencer, je tenais à expérimenter un titre à voix claire. C’est un titre pour lequel j’ai beaucoup travaillé sur les voix, car je n’avais jamais expérimenté ce registre auparavant. Par ailleurs, ce titre est musicalement orienté vers des sonorités différentes, avec des composantes « musique électronique ». Encore une fois, c’est le libre cours de mes compositions qui prime sur le reste. Il n’est pas concevable pour ma part de s’enfermer dans un style donné sur un album de bout en bout. Le titre « Bloody Lust » par exemple est tout autant « spécifique », avec des riffs plus heavy  metal.

Deathronic est-il voué à se transformer en groupe pour la scène ? Qu'espères-tu pour la suite (label, distribution, promo, etc…) ?
Pour l’instant,  Deathronic est un projet studio.  Je viens de signer avec le label danois Mighty Music / Target pour la sortie de Duality Chaos.  L’accueil qui m’a été réservé par Michael Andersen, manager du label, et par le reste de l’équipe de Mighty Music, est plus qu’encourageant. Je pense me remettre à l’écriture de nouveaux titres très prochainement et en même temps promouvoir la sortie de cet album. Après, on verra bien comment les choses évolueront.
 


DEATHRONIC – Duality Chaos
Mighty Music / Target Distribution



Site : www.deathronic.com