WINTER OF SIN

Règne de la violence… 



Winter Of Sin ne vous dira peut-être pas grand-chose sauf si vous avez déjà vécu aux Pays-Bas, où le groupe formé en 1998 bénéficie d’un statut intéressant. Or, leur signature récente chez Cyclone Empire et le fait que les deux membres fondateurs, Ricardo Gelok et Dirk Barelds (qui ont bien voulu nous répondre ici), aient enrôlé Henri Sattler (vocaux) et Michiel van der Plicht (batterie), transfuges d’un God Dethroned moribond, pourraient bien changer la donne. Leur nouvel album, Violence Reigns Supreme, brûlot de black death mélodique, pourrait en effet en surprendre plus d’un ! 

Interview parue également dans le Metallian 83 de Mai / Juin 2014


Entretien avec Ricardo Gelok et Dirk Barelds (guitares) par Will Of Death
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Il nous aura fallu attendre presque six ans pour avoir un successeur à Razernij. Pourquoi un tel délai ? Manque d’inspiration, fatigue du business ?
Ricardo : Non, rien de tout ça. Nous sommes juste passés par des changements de personnel et par des périodes ponctuelles de pause. Nous avons finalement réussi à enrôler Henri et Michiel, qui nous ont permis d’enregistrer l’album que nous avions en tête. Nous jouons tous dans d’autres groupes, le manque d’inspiration ne nous a jamais effleurés !

Vos deux derniers albums, sortis en 2006 et 2008, étaient parus de manière un peu confidentielle chez CCP Records (Autriche). Là, vous êtes passés chez Cyclone Empire. Qu’attendez-vous de ce deal ?
Sur ces deux albums, nous avions eu à composer avec les goûts des autres musiciens, et ces interprétations et influences se ressentent sur les disques. Le fait de sortir ces deux albums chez CCP avait à l’époque du sens. Le nouvel album a un bien meilleur son et est plus rentre-dedans, ce qui colle très bien avec les productions habituelles de Cyclone Empire. De plus, Cyclone Empire est un très bon label, qui bosse vraiment dur pour ses groupes. Ils ont aussi un excellent réseau mondial de distribution, c'est pourquoi nous avons été ravis de signer avec eux. Nous attendons de Cyclone Empire qu’ils promeuvent l'album de la meilleure façon possible.   

En quoi la présence de Henri et Michiel a-t-elle magnifié cet album selon toi ?
Henri est un très bon musicien, avec une voix bien distincte qui se marie parfaitement à notre musique. Quant à Michiel, c’est un batteur hors pair, un des tous meilleurs que je connaisse.

Tiens, au fait, God Dethroned existe-t-il encore aujourd’hui ?
Henri et Michiel sont toujours actifs dans d’autres groupes, pas seulement dans Winter Of Sin. En fait, c’est le cas de tout le monde dans ce groupe… Michiel, par exemple, joue dans Apophys, Henri dans Soulburn, et Dirk et moi sommes impliqués aussi ailleurs. Nous ne savons pas si Henri prévoit de réactiver God Dethroned dans un futur proche, mais bon, on ne sait jamais.

WINTER OF SIN

Avec la biographie qui nous a été donnée, le label vous décrit comme un « groupe underground culte » en Hollande. C’est juste un effet d’annonce ?
Winter Of Sin a été plus ou moins actif depuis 1998. Nous avons donné beaucoup de concerts, et sommes du coup assez bien connus par la scène underground néerlandaise. Les choses ont cependant beaucoup évolué ces derniers temps autour de ce nouvel album, donc ce statut devrait certainement changer quand le disque va sortir… 

On note un regain de brutalité sur cet album par rapport à vos précédents disques. Etait-ce un choix délibéré dès le départ ou sont-ce les capacités incroyables de Michiel qui vous ont poussés à accélérer le rythme des compositions ?
Ça a toujours été notre but d'écrire des chansons plus brutales. En fait, les chansons sur cet album avaient déjà été écrites avant l’arrivée de Henri et Michiel. Une partie du retard de la sortie du nouvel album est due au fait que nous avons cherché assez longtemps les musiciens capables de jouer ce que nous avions en tête. Michiel est un batteur incroyable, sa performance sur cet album est infernale.

Ce regain de brutalité est-il la seule évolution, selon toi ?
Michiel est très bon, son approche de la musique est identique à la nôtre et nous avions depuis longtemps le désir d’obtenir ce son. Sur les albums précédents, nous avions incorporé plus d’éléments black et doom, ceci étant en partie dû aux membres qui composaient le groupe à cette époque.

La destruction de l’humanité par des entités extra-terrestres est un thème qui a déjà été utilisé par de nombreux groupes. En quoi votre histoire est-elle éventuellement originale ?
Dirk : D’autres thèmes comme la guerre contre la Chrétienté, le Satanisme, l’injustice sociale, les démons vivant dans les bois enneigés, les actes de violence aléatoires ou n'importe quelle combinaison de tout ça, ont déjà été utilisés de nombreuses fois. Nous ne voulions pas être forcément originaux, nous voulions juste que les paroles s’accordent avec les sentiments créés par la musique.
Ricardo : On a voulu écrire sur le fait que dans l'histoire, les hommes peuvent avoir interprété des signaux envoyés de l’espace comme des signes de Dieu. Je ne pense pas que nous soyons la seule planète où il y a de la vie. Dans l’histoire antique, on parle souvent de « dieux » étant descendus sur Terre : et si c’étaient des aliens ? Pour aller plus loin, j’imagine que si un jour notre planète devait être envahie par des « étrangers », leurs intentions ne seraient pas très amicales. Voilà ce qui m’a inspiré pour les paroles.

WINTER OF SIN

Votre son est très clair. Comment avez-vous travaillé cet aspect ?
Oui, nous aimons quand on peut bien entendre chaque instrument. Beaucoup de subtilités passent à la trappe quand on a un son « underground » (ce qui a été notre cas par le passé). Jörg Uken (Soundlodge Studio, en Allemagne) est un super producteur. Il connaît Winter Of Sin depuis des années et nous avons donc vite su quel son allait convenir. Henri et Michiel ont également enregistré pas mal d’albums de God Dethroned avec lui. Du coup, tout le processus d’enregistrement s’est passé en douceur.

Bon, sinon, question qui n’a rien à voir… Mais c’est bientôt la Coupe du Monde au Brésil et on se doute que c’est encore une véritable marée orange qui va débarquer là-bas ! Un pronostic ?
Dirk : Tout le monde n’est pas forcément intéressé par le foot dans le groupe mais je pense qu’on ne va pas aller très loin au Brésil : le niveau de jeu de notre équipe est faible en ce moment, la dernière défaite 2-0 contre la France il y a quelques jours en étant l’illustration. Nos voisins allemands me paraissent être bien plus forts !

Un dernier mot pour les fans français ?
Ricardo : Oui, il est très important que la scène en général supporte les groupes, petits ou gros, en achetant les disques et en allant aux concerts ! Ce support est vraiment nécessaire, donc on compte sur vous ! Merci à Metallian et Noiseweb pour cette interview.
   


WINTER OF SIN – Violence Reigns Supreme
Cyclone Empire Records


Site : www.winterofsin.com