ARMAGEDDON


Liberté, Liberté chérie...




Non, Armageddon n’est pas le nouveau film de Bruce Willis, mais bien le groupe formé par Christopher Amott au milieu des années ’90, et qui pour le moment, n’avait sorti que trois albums. « Libéré » de ses obligations avec Arch Enemy, le plus jeune des frères Amott a donc remis son bébé sur les rails avec ce Captivity & Devourment de très bonne facture, où le death metal côtoie le heavy et le prog avec réussite. Nous avons évidemment eu envie d’en savoir un peu plus… 

Interview parue également dans le Metallian 87 de Janvier 2015


Entretien avec Christopher Amott (clean vocals, guitars) par Will Of Death
Rechercher : dans l'interview
Christopher, tu as quitté Arch Enemy en 2012, car apparemment, tu n’étais plus très intéressé par le metal extrême (enfin, ça, c’est la version officielle). Or, ce nouvel album d’Armageddon est quand même bien extrême par moments (présence de blast beats, chant agressif)… On ne comprend donc pas très bien tes motivations. Tu peux nous éclairer ?
C’est exact, c’est la version officielle qu’a donnée Arch Enemy sauf que je n’ai jamais dit que je ne voulais plus jouer de metal extrême ! Je ne sais pas pourquoi ils ont affirmé ça…

Un titre acoustique et relativement expérimental comme « Background Radiation » n’aurait jamais pu figurer sur un album d’Arch Enemy. Armageddon est-il selon toi l’espace de liberté artistique qui te manquait, à ce moment de ta carrière ?
J’ai pensé à Steve Reich ou Philip Glass quand cette idée m’est venue. C’était mon but s’essayer d’écrire quelque chose dans le style répétitif de ces compositeurs. Et oui, peut-être bien que ça aurait été trop expérimental pour Arch Enemy.

Dernière question par rapport à Arch Enemy, et après, je ne t’embête plus avec ça… Nick Cordle vient d’être remplacé dans le groupe par Jeff Loomis, qu’on voit mal comme simple guitariste session dans un groupe, lui-même étant un grand créatif. Qu’en penses-tu ?
Je ne sais pas trop comment Jeff appréhende la chose, je ne lui ai pas parlé. Actuellement, je suis focalisé sur d’autres choses, je ne pense plus à Arch Enemy. Ils sont contents avec ce nouveau line-up, autant que je sache.

Comment s’est passée la composition de cet album ? Les autres y ont-ils participé ?
Je l’ai composé entre 2012 et 2013, et certaines parties sont même plus anciennes. Sara, la bassiste, m’a aidé pour quelques arrangements et a aussi fourni quelques riffs.

Tu es le seul membre fondateur restant d’Armageddon. Comment es-tu entré en contact avec les autres membres de la formation actuelle ?
J’ai rencontré Joey au travers de leçons de guitare, il était étudiant. Il m’a aidé à trouver notre chanteur, ils sont du même coin. La chose la plus compliquée fut de trouver un batteur. Nous avons essayé trois quatre gars mais avons fini par utiliser un batteur session sur l’album. Márton, notre batteur actuel, ne joue donc pas sur le disque, je l’ai engagé après l’enregistrement. Ils sont tous plus jeunes que moi et c’est une bonne chose car ils ont faim, et pas blasés. Ils sont excités quant au fait de voyager par exemple, de jouer à l’étranger. Cette attitude a pour effet de me booster aussi davantage.  

Justement, quel va être le futur d’Armageddon ?
Ce n’est définitivement pas un projet studio. Nous allons tourner intensivement l’année prochaine, en commençant par les USA en Février. J’espère que nous pourrons aussi participer à quelques festivals européens. Pour le moment, nous sommes en discussion avec plusieurs agences de booking.

Le titre de l’album, Captivity & Devourment, sonne un peu comme un bon vieux Cannibal Corpse… lol… Quel sens donnes-tu à ce titre ?
C’est une sorte de jeu de mots que j’utilise. Ça représente les paroles, il y a un thème central.

ARMAGEDDON

Effectivement, le premier album d’Armageddon, Crossing The Rubicon, était un concept album basé sur la science-fiction. Qu’en est-il de celui-là ?
C’est encore le cas. Toutes les chansons de l’album tournent globalement autour de l’histoire d’un voyageur qui va dans l’espace à la recherche d’autres formes de vie avancées, et relate toutes les émotions qu’il va ressentir. Les chansons ne sont pas dans l’ordre que j’avais en tête au départ car nous avons préféré les ordonner de manière à ce qu’elles s’enchaînent le mieux possible musicalement.

La teneur musicale des précédents albums d’Armageddon a parfois varié. Comment décrirais-tu la musique cette fois-ci, pour donner envie à l’auditeur de s’intéresser au disque ?
Stylistiquement parlant, je dirais que c’est un mélange de tout ce que ce groupe a déjà proposé : un peu de death metal, une grosse part de metal mélodique classique et quelques parties qui pourraient être qualifiées de progressives.

Sur certains passages, tu chantes en voix claire, ce qui risquera de rendre allergique les aficionados de la brutalité pure. Penses-tu réaliser un jour un disque plus mélodique ou heavy metal, sur lequel tu pourrais être le seul chanteur ?
Si quelqu’un ici a le moindre problème avec le fait de mélanger des vocaux clairs et des growls, je veux avoir l’opportunité au travers de cette interview de leur demander d’ouvrir leur esprit et leurs goûts musicaux au bénéfice de cette planète et de la race humaine (Rires !) !

Cet album est une vraie leçon de solos, ils sont excellents une fois de plus, bravo, j’adore ! Comment bosses-tu cet aspect ? C’est tout au feeling ou tu écris tes parties comme certains peuvent le faire ?
Merci ! Quand j’enregistre, je commence à improviser sur le titre sans me poser de questions, histoire de rester le plus spontané et frais possible, et habituellement, de bonnes idées surgissent. De là, j’enregistre encore et encore, j’affine, jusqu’à ce que je sois totalement satisfait.

Joey a-t-il fait quelques solos sur l’album ?
Non, j’ai tout fait, il ne joue même pas sur l’album en fait. Par contre, il a co-écrit « Equalizer » avec Sara et moi, au travers d’une partie et de quelques arrangements. 

Dans la biographie, on nous dit qu’Armageddon est basé à New York. Cela signifie-t-il que tu as quitté la Suède pour vivre aux USA ?
Oui, effectivement, j’habite à New York depuis deux ans.

Que peut-on souhaiter à Armageddon pour le futur ? Quelles sont vos ambitions ?
J’espère faire grossir Armageddon autant que faire se peut. Le but est toujours de toucher un maximum de monde. Nous sommes même déjà en train d’écrire un nouvel album, qui sera enregistré l’année prochaine, tout en tournant un maximum.

Merci pour tes réponses ! Un dernier mot pour les fans Français ?
J’ai toujours aimé la France ! C’est un super pays, et j’espère donc y jouer de nouveau l’année prochaine !
  


ARMAGEDDON – Captivity & Devourment
Listenable Records


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