LONEWOLF


In Wolf, we trust !!!



Lonewolf, groupe de Grenoble, c’est comme un bon vieux whiskey écossais : si on en ingurgite trop, on frise l’overdose, mais on finit toujours par y revenir, tant les gars sont passés maîtres dans l’art de composer des hymnes heavy/speed metal, dans la grande tradition allemande. Finalement, peu nombreux sont les groupes français de heavy signés à l’étranger, et capables de sortir un huitième album studio. Il fallait que nous parlions un peu avec Jens Börner, son charismatique leader. 


Interview parue également dans le Metallian 95 de Mai 2016
(en version éditée)


Entretien avec Jens Börner (vocaux) par Will Of Death
Rechercher : dans l'interview
Tu peux nous détailler un peu le contenu de certaines titres et paroles qui te tiennent à cœur ? De quoi parle cet album ? A quoi peuvent s’attendre les fans ?
Comme toujours, le petit dernier est différent du prédécesseur tout en restant solidement ancré dans nos racines. Dans sa globalité, The Heathen Dawn est plus diversifié que ne l’était Cult Of Steel. Il y a des moments épiques et guerriers (« Wolfsblut », « Heathen Dawn »), des moments plus sombres (« When The Angels Fall » ou je « digère » mes influences black metal à la sauce Lonewolf) associés bien sûr à des morceaux typiquement estampillés Lonewolf (« Demon’s Fire », qui aurait eu sa place sur Cult Of Steel ou Rise To Victory, et qui me rappelle du très vieux Lonewolf, je dois d’ailleurs trainer le riff principal depuis une quinzaine d'années, sans oublier un côté maidenien avec « Until The End ». Je pense que cet album  est un condensé de nos marques de fabriques depuis nos débuts, il y a quelque chose pour chaque fan.
« The Birth Of A Nation » me tient à cœur car ce morceau parle de la naissance de la nation allemande, la terre de mes ancêtres, suite à la victoire des clans germaniques sur les puissantes légions romaines en l’an 9 avant J.C. Cette victoire unifia les clans pour ne former plus qu’une nation, et beaucoup d’historiens s’accordent à dire que ce fut la naissance de la nation allemande. J’ai un faible également pour « Demon’s Fire », qui parle des démons intérieurs que nous avons tous un jour à combattre. Ce titre a pris une sacrée ampleur après le mix et le mastering ! J’adore composer ce genre de titre rapide à la Grave Digger, je le trouve très puissant. Mais mon titre préféré est peut être « When The Angels Fall ». Très sombre, il fallait que la musique colle au texte, où j’expose mon avis sur la peine de mort qu’il faudrait, à mes yeux, réhabiliter pour les pédophiles sans aucune pitié ni considération humaine pour ces rebuts de l’humanité. Pour résumer, je pense que l’auditeur trouvera les influences musicales typiques qu’il attend chez Lonewolf, comme Running Wild, Iron Maiden ou Paragon pour ne citer qu’eux, renforcées ici et là par quelque touches sombres à la Dissection, tout en gardant notre petite touche personnelle.

Quand j’écoute un album de Lonewolf, je me fais toujours la même réflexion : chaque refrain est un prétexte pour composer un hymne pouvant être repris en chœur lors des concerts…
Nous avons toujours essayé d’apporter un soin particulier aux refrains, qu’ils soient guerriers, hymniques ou fédérateurs. Un refrain marque un morceau au même titre qu’un riff principal. Il est important qu'il reste en tête, donne envie aux fans de participer, chanter aux concerts. C’est un aspect que nous n’avons jamais négligé dans Lonewolf, car nous pensons qu’un bon titre a forcément un refrain costaud. Je prends ta question comme un sacré compliment en tout cas, car elle montre encore une fois combien nous avons raison de passer énormément de temps à travailler et fignoler les refrains !

D’un autre côté, sur la longueur d’un album, pour en avoir déjà discuté avec certaines personnes, certains peuvent friser l’overdose et trouver ça cliché… Qu’aurais-tu envie de leur répondre ?
Eh bien, je peux comprendre cela. Ces gens-là ne doivent pas être à fond dans le « true » metal. Je dirais qu’en priorité, ce n’est pas à eux que l’on s’adresse, car nous véhiculons effectivement des clichés que certains ne veulent pas voir ou entendre, mais que nous, nous revendiquons et défendons. Au moins, avec Lonewolf, les gens savent d’entrée de jeu où ils mettent les pieds (Rires !). Et nous le faisons bien sûr pour ceux qui comprennent, aiment, vivent et respirent le pur heavy metal comme nous. C’est à eux que nous nous adressons en priorité. Après, si un autre style de fan aime Lonewolf et qu’il y trouve quelque chose qui lui parle, c’est génial bien sûr. Mais il est clair que certains s’arrachent les cheveux entre nos clichés, ma voix guerrière et notre indéboulonnable foi dans le pur heavy, et notre façon conséquente de ne pas bouger d’un iota notre manière d’avancer… Eh bien, ce n’est pas grave. Ce sont les goûts et les couleurs et je suis beaucoup plus intéressé par offrir à ceux qui nous soutiennent l’album qu’ils attendent plutôt que de me diversifier sur album pour plaire à d’autres. Je me sentirais comme un traître vis-à-vis de nos fans qui nous soutiennent et grâce à qui on est là.

Finalement, n’as-tu pas l’impression que LONEWOLF est le plus « teuton » des groupes français, au niveau du style ?
 Oui, je pense. Au niveau des riffs, du chant, de la production, tout respire nos influences allemandes. Même dans notre façon d’appréhender la musique : ne pas faire de concessions, rester fidèle au chemin tracé au départ. Nous sommes totalement germaniques dans l'âme et je le revendique non sans une petite fierté.

LONEWOLF

Vous réussissez à sortir vos quatre derniers albums en quatre ans. Sacrée performance quand on y pense. Qu’est-ce qui vous anime autant, mais d’un autre côté, n’y a-t-il pas le risque de ne pas avoir assez de recul sur les compos, à un moment donné, de ne pas trouver d’idées assez novatrices, avec ce rythme effréné ?
Je pense que c’est la passion, la joie et le bonheur de pouvoir être là, d’être conscients de la chance qu’on a. On a envie de battre le fer tant qu’il est chaud, de partager les idées qui n’arrêtent pas de fourmiller dans nos têtes.
Concernant ta deuxième partie de question, le risque pourrait exister bien sûr si nous n’en étions pas conscients. Pour être honnête, The Heathen Dawn était programmé à l’ origine pour sortir en Décembre 2015. Mais en pleine pré-prod, nous nous sommes rendu compte que les morceaux n’étaient pas aussi bons qu'espérés, que nous ne maintenions pas la qualité des précédents opus. Il manquait le petit quelque chose qui fait la différence. Pour revenir à une précédente question, justement, les refrains en général n’avaient pas cette étincelle fédératrice. Nous avons donc demandé à Massacre Records de bien vouloir nous accorder un délai supplémentaire, et nous sommes tombés d’accord pour Mai 2016. Cela nous laissait le temps de respirer et de revoir tout ça. Grand bien nous en a pris car de mémoire, un seul morceau de cette pré-prod n'as pas été retouché, à savoir « The Heathen Dawn ». Tout le reste a été soit retravaillé, soit mis de côté. Et je crois que le résultat en valait vraiment la peine. C’est un digne successeur à Cult Of Steel, qui était déjà un album costaud à mes yeux. Nous sommes donc conscients que si nous avons la chance de pouvoir sortir régulièrement des albums, il faut que la qualité suive et nous sommes capables de nous remettre en question le cas échéant pour tout faire afin de ne pas décevoir ceux qui nous soutiennent et nous suivent.
 
Le fait majeur récent pour cet album par rapport aux précédents, est le départ d’Alex Hilbert, votre guitariste soliste (ex-Nightmare). Que s’est-il passé, et peux-tu nous parler de son remplaçant ? A-t-il pris part à la composition ?
Oui, autant je m'y attendais depuis quelques temps, autant je n’ai pas vu venir son départ du jour au lendemain comme ça s’est passé. Cependant, Alex a été professionnel jusqu’au bout, pour ne pas nous déstabiliser et a fini d’enregistrer l'album puis a été présent au mix. Une fois tout terminé, il a décidé de nous quitter, pour raisons absolument personnelles qu’il m’est impossible d'évoquer ici. Lonewolf lui doit beaucoup, c’est indéniable. Certains titres préférés des fans, comme « Army Of The Damned » ou « Werewolf Rebellion », c’est lui. Mais il restera surtout comme un frère pour moi. Sept années passées ensemble, ça crée des liens et laisse des souvenirs impérissables. Sans parler que nous étions très proches. Mais la page s’est tournée, et nous avons la chance d’avoir trouvé en Michaël Hellström le meilleur remplaçant possible à mes yeux. Tout d’abord humainement car nous nous le connaissons depuis un petit moment et je savais que ça collerait. Ensuite, musicalement, il est le leader du groupe Elvenstorm qui a les mêmes influences que Lonewolf. Michaël est fan des mêmes groupes que moi : Running Wild, Grave Digger, Paragon, Iron Savoir, etc. Mais surtout, il est un vrai fan de Lonewolf depuis de longues années. Et c’est la première fois qu’un fan pur et dur rejoint Lonewolf : je suis vraiment curieux et impatient de bosser avec lui, je suis persuadé que beaucoup de belles choses nous attendent ! En tout cas, il nous a déjà mis un sacré coup de pied au cul et en tant que fan, nous a fait ressortir en répète des titres qu’il adore, avec lesquels il a grandi et que nous ne jouions plus depuis des années !

Le promo qu’on a reçu contient deux bonus tracks. Quelle édition de l’album vont-ils concerner ?
L’édition limitée de l’album qui sortira en CD digipak.
 
Je me souviens vous avoir vus une fois jouer dans une petite salle de Saône-et-Loire il y a quelques années, et j’avais totalement halluciné en voyant arriver un bus complet de fans, la Wolf Division. Il y avait là-dedans des Français, des Suisses et même des Allemands ! A ma connaissance, vous êtes le seul groupe français de metal qui bénéficie d’un tel soutien… Déjà, quand s’est constituée cette base de fans ultra fidèles qui vous suivent partout, et que représentent-ils pour vous ?
Cette base s’est constituée au fil des années, et notamment après les albums The Dark Crusade et Army Of The Damned, époque où les choses ont grossi pour nous. Cela rejoint ce que nous disions tout à l'heure : nous restons toujours fidèles à nos valeurs, au vrai heavy metal, et ça, les fans apprécient. Ils savent qu’ils n'auront jamais d’expériences inutiles et futiles sur un album, que l’on ne vendra jamais notre âme pour espérer un énorme succès commercial. Nous pensons avant toute chose à nos fans. Je crois que cette loyauté est aujourd'hui reconnue. Pour nous, ils représentent quelque chose d’énorme, bien sûr. Ils sont partie intégrante de ce qu’est Lonewolf aujourd'hui : ils nous poussent en avant, nous aident à continuer et à passer tous les obstacles.
Un nouveau bus organisé par la Wolf Division d’une soixantaine de personnes part d’ailleurs au festival de Vouziers cette année en Octobre.
Quand tu vois ce soutien incroyable, c’est exactement le genre de choses pour lesquelles tu sais pourquoi tu fais tous ces sacrifices qu'impose le fait d’être dans un groupe. Ce sont des choses tellement fortes dans la vie de Lonewolf, et uniques dans ma vie. Je m’estime vraiment chanceux de pouvoir vivre cela.
 
Tu es de Grenoble, donc tu n’es pas sans savoir ce qui s’est passé avec Nightmare, avec le départ des frères Amore, et l’arrivée d’une chanteuse, Maggy Luyten (en plus d'un nouveau batteur, Olivier Casula, de Sangdragon). Toi qui es très viril dans ton chant, qu’en penses-tu ?
Je trouve la décision de prendre une chanteuse géniale. Ils ont pris tout le monde à contre-pied. Jo est sans aucun doute possible l’un des chanteurs français les plus doués de sa génération. Si son successeur avait été masculin, il aurait éternellement été confronté aux comparaisons avec Jo. En choisissant une fille, Nightmare a coupé l’herbe sous le pied à pas mal de ragots et autres critiques négatives non constructives et inutiles. Et je crois que ca risque d’être plus qu’intéressant car Maggy a une sacrée voix. J’ai toujours été fan de pas mal de groupes avec chant féminin (Warlock, Rock Goddess, etc.) Et je suis curieux et impatient d’écouter leur nouvelle galette !  

Une tournée de prévue pour soutenir cet album ?
Oui, en fin d'année. Notre agence, EAM agency est en train de mettre ça en place.

Un dernier mot pour les lecteurs de Metallian ? Tu as carte blanche…
Je sais que nous bénéficions de plus en plus de soutien en France, et je voudrais par ce biais remercier les fans de tout cœur en espérant vous rencontrer bientôt sur la route ! Je voudrais également profiter de l'occasion pour faire un peu de pub et passer le bonjour à la « famille » métallique de l’underground français qui bouillonne et inviter les lecteurs à découvrir des groupes comme Tentation, Iron Slaught, Elvenstorm, Silverwind, Electric Shock... La scène française n'a à se cacher derrière aucune autre ! Hellbent for metal !
  

LONEWOLF - The Heathen Dawn
Massacre Records


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