MY DARKEST HATE


Eruption de haine...




My Darkest Hate est une formation allemande de death metal traditionnel qui s’est formée en 1998 et qui a sorti quatre albums entre 2001 et 2006. Depuis, on n’a plus entendu parler d’eux, ce qui n’a pas vraiment aidé le groupe à asseoir sa notoriété. Le fait que Massacre Records leur accorde toutefois à nouveau sa confiance dix ans après nous a interpelés et nous avons donc questionné Roberto Palacios, bassiste de son état, afin de (re)faire connaissance avec le groupe. 


Interview parue également dans le Metallian 98 de Novembre 2016
(en entier ici)


Entretien avec Roberto Palacios (basse) par Will Of Death
Rechercher : dans l'interview
En toute objectivité, le nom de My Darkest Hate n’est pas très connu en France. Tu peux nous retracer très brièvement l’histoire du groupe, et nous dire de quel statut vous jouissez actuellement en Allemagne ?
Roberto Palacios (basse) : My Darkest Hate a été créé par Jörg Knittel (ex-Sacred Steel), et le groupe est vraiment devenu une formation de death metal en 1999 avec l’arrivée de Klaus Sperling (batterie, ex-Primal Fear). En fait, ces deux là s’éclataient dans leur groupe, mais leur style préféré était le death metal, chose qu’ils ne pouvaient pas pratiquer dans leur formation. Il y a eu différents mouvements de personnel au fil du temps, mais le meilleur line-up est définitivement le dernier en date.

Il vous a fallu dix ans pour sortir un nouvel album. Pourquoi un tel délai ?
Certains d’entre nous ont eu des enfants donc nous avons ralenti le processus de création, afin de laisser chacun gérer ses priorités. Evidemment, l’écriture avec le line-up actuel nous a apporté une nouvelle manière d’écrire ensemble. Finalement, voici ce nouvel album, et nous sommes contents d’avoir pris notre temps pour le finaliser.

Vous décrivez votre album comme un disque sans compromis ni expérimentations. Qu’entends-tu par là ?
Ça signifie que nous n’avons pas changé de style pour suivre les modes. Nous gardons notre cap, car je pense que quand il y a des milliers de groupes dans les bacs, le plus important est de garder son propre style. C’est aussi ce que nos fans attendent. Ça ne veut pas dire que nous n’avons pas apporté de nouveaux riffs, de nouvelles idées, mais on ne peut pas parler ici d’expérimentations. Nous jouons du death metal au sens propre du terme, ne comptez donc pas sur nous pour inclure des sons électroniques à nos chansons.

Quand j’écoute votre album, je ne peux m’empêcher de penser à deux groupes, les Suédois de Runemagick pour le côté doom-death de la musique en général et Bolt Thrower, notamment pour le son de basse bien en avant au niveau du mix. Ces deux groupes font-ils partie de vos influences ?
Il est vrai que Bolt Thrower est un nom qui revient souvent quand on nous interviewe, et on reconnaît volontiers qu’ils font partie de nos influences. Nous avons longtemps espéré pouvoir partager la scène avec eux, mais avec leur split annoncé récemment, c’est mort. Mais bon, on a déjà vu d’autres groupes revenir donc, qui sait…

Pour être honnête avec toi, le son de votre album ne m’a pas totalement convaincu. Certes, c’est ultra heavy mais je l’ai trouvé un peu trop « compressé ». Quelle était votre idée avant d’entrer en studio, et comment et avec qui avez-vous bossé cet aspect ?
Nous avons travaillé avec Alexander Schoffer des Royal Ace Studios. Notre but était de proposer une suite à l’album Combat Area (2006), mais avec une touche plus traditionnelle. Nous aimons le son. Bien sûr, on peut toujours tenter d’améliorer le son, mais nous voulions éviter d’avoir le même son moderne proposé par tous les studios actuels, où le feeling est totalement absent. En fait, j’ai connu moi-même ce problème avec mon ancien groupe, Chinchilla, où, à force passer du temps en studio (presque dix ans pour être précis), nous avons fini par perdre l’âme du groupe. Avec My Darkest Hate, je préfère avoir un son typiquement death metal et j’espère que les fans l’apprécieront autant que nous.

MY DARKEST HATE

Quels sont les thèmes abordés dans les textes de l’album ?
Cette fois-ci, nous avons laissé tomber nos thèmes traditionnels, comme la guerre ou les influences négatives extérieures, pour parler cette fois de nos démons intérieurs et de la haine que chacun d’entre nous a en soi. C’est pourquoi nous gueulons, secouons la tête, sautons dans le public… C’est une manière de se sentir libres, et d’expulser la rage que nous avons en nous. Tu retrouves ceci sur la pochette de l’album, où tu vois la haine sortir d’un corps.

Si tu devais choisir principalement trois titres à inclure à la setlist de la prochaine tournée, lesquels ce serait, et pourquoi ?
En premier, je choisirais « Me, The Cure », ma préférée, car la haine s’exprime ici au ralenti, et je la ressens comme un irrésistible mouvement d’agression. Ensuite, je choisirais « You Shall Know Them » pour son côté direct, et finalement « Division Zero » en tant que la chanson la plus traditionnelle du style de My Darkest Hate sur cet album.

La pochette de l’album est plutôt cool. Tu peux nous parler de l’artwork général de l’album ? A quoi les fans peuvent-ils s’attendre quand ils ouvriront le livret du CD ?
L’illustration de Hans Trasid représente exactement ce à quoi les fans peuvent s’attendre. C’est une sorte de volcan de haine sortant du disque vers l’auditeur, et aussi une manière pour nous de vous dire que vous allez en prendre plein la gueule !

Aujourd’hui, les organisateurs de concerts ne jurent plus que par le nombre de fans qu’un groupe a sur Facebook, ne prenant alors parfois même plus le temps d’écouter. Or, sur votre page officielle, vous n’avez que 880 fans, et pourtant vous êtes signés chez Massacre. Qu’en penses-tu ?
Tu as raison. Notre problème est qu’en réalité, personne dans le groupe ne prend soin de ce « travail » sur les médias sociaux. En fait, la plupart d’entre nous déteste ça (Rires !). Mais ça devra être fait, c’est sûr. Le nombre de likes sur Facebook dépend aussi de ta présence sur les affiches de concerts, et ceci nous intéresse plus. Nous allons donc mettre le paquet là-dessus, en espérant aussi sortir d’Allemagne (je suis déjà venu jouer à Montpellier et Paris avec Chinchilla, et c’était fantastique). J’espère donc que My Darkest Hate va pouvoir s’exporter aussi un peu.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Nous travaillons actuellement sur le booking afin de présenter ce qui sort. Tu m’as aussi rappelé qu’il faut que nous soyons plus présents sur le web. Et nous continuons d’écrire de toute façon pour un prochain album.

Un dernier mot pour les fans Français, histoire de leur donner envie d’écouter votre nouveau disque ? Merci à toi pour les réponses.
D’abord, je voudrais te remercier pour le soutien. Je veux aussi dire « merci beaucoup, mes amis Français, pour le support » (NDLR : en Français dans le texte). Et pour ceux qui ne nous connaissent pas, s’il-vous-plaît, posez une oreille sur notre nouveau disque, faites-vous une opinion et si vous l’appréciez, n’hésitez pas à nous contacter et à venir nous voir en live si nous passons près de chez vous (en France, j’espère !).
 

MY DARKEST HATE – Anger Temple
Massacre Records / Season Of Mist


Facebook : www.facebook.com/mydarkesthate