NIGHTMARE


" This album is a new monument of Heavy Metal "...
 


Début  mars, j'ai été invité à me rendre à Boisseron, dans le sud de la France, dans le studio de Patrick Liotard, pour une listening-session du nouvel album de Nightmare, The Burden Of God, fraîchement masterisé le matin même. Pour tout dire, les happy-few présents ce jour-là ont pris une claque car cet album est certainement le mieux produit et le plus fouillé au niveau des arrangements de la discographie du groupe. Puissant, racé, varié, avec des parties vocales d’enfer, les refrains imparables dont le groupe a le secret, quelques invités et de très bons soli du nouveau guitariste Matt, cet album ravira les fans et surprendra les derniers sceptiques. Entre deux rosés pour fêter la fin du travail, Jo et Franck, respectivement chanteur d’exception et guitariste compositeur, ont bien voulu répondre à mes questions…

J'ai aussi profité de ma proximité géographique avec Matt Asselberghs pour lui poser quelques questions à la mi-mai, avec une petite surprise en fin d'interview avec le regard d'un père, Laurent Asselberghs, sur la trajectoire musicale du gamin ! Ces deux interviews sont à retrouver en 2ème partie... Exclusivité !


Très courts extraits de cette interview également parus dans le Metal Obs' 53 de mai / juin 2012

Entretien avec Jo Amore (chant), Franck Milleliri (guitares), Matt Asselberghs (guitares) et Laurent Asselbeghs (père de Matt) par Will HIEN
Photos promo officielles 2012 : Will HIEN
Rechercher : dans l'interview
Insurrection est sorti il y a deux ans. Comment voyez-vous cet album avec le recul et le contenu de The Burden Of God a-t-il peut-être été un peu conditionné par lui ?
Franck : C’est un album qui était plutôt axé sur les guitares mais qui était peut-être moins varié que le nouveau. Genetic Disorder était plus Thrash, plus rentre-dedans, on a poussé ça sur Insurrection mais je ne suis pas satisfait du son car on n’avait pas eu toutes les possibilités actuelles. Malgré cela, plusieurs morceaux fonctionnent très bien en live.
Jo : Chaque album a sa particularité et on essaie à chaque fois d’être critiques envers nous-mêmes. Avant de commencer à bosser sur The Burden Of God, on s’est demandé ce qui manquait au précédent, ce qu’on pouvait améliorer, changer. Insurrection était plus spontané mais il manquait peut-être d’un peu de profondeur car on a délaissé un peu les mélodies et les refrains accrocheurs au profit des grattes. On est donc resté un peu sur notre faim et on a voulu éviter ces pièges-là avec le nouvel album en travaillant beaucoup avec notre producteur Patrick Liotard, qui nous a aidés à faire ressortir le potentiel des morceaux, à créer des ambiances, des breaks, à travailler sur des harmonisations... Quelque chose de plus travaillé, quoi…
Franck : C’est effectivement la principale différence. On a travaillé cette fois avec un vrai producteur, pas simplement un ingénieur du son qui appuie sur des boutons d’enregistrement…
Jo : …qui ne nous avait d’ailleurs jamais repris, tellement on est bons (rires) !
Franck : Là, Patrick nous a parfois fait changer des accords pour mieux lancer les refrains et surtout, on a changé notre méthode d’enregistrement : d’habitude, on enregistrait les guitares et Jo mettait son chant. Cette fois, on a fait des guitares-témoins, Jo a mis son chant et on a refait les guitares définitives et la batterie ensuite en modifiant des parties pour mieux se caler sur les harmonies vocales.
Jo : On a donc pu aller plus loin dans les harmonisations. Du coup, les morceaux sont beaucoup plus étoffés.

Sur Cosmovision, il y avait pas mal d’arrangements mais là, vous êtes effectivement allés beaucoup plus loin…
Oui, certes, mais c’étaient des arrangements des années 2000. Cette fois, il y en a beaucoup plus, ils sont meilleurs, c’est vrai, mais on a bien fait attention de ne pas perdre le côté accrocheur des riffs. Par contre, ça pose le cadre et les ambiances et les morceaux racontent plus facilement une histoire.
Franck : C’est Jonathan, le claviériste de Veloce Hystoria, qui s’est chargé de toutes les parties philarmoniques et on l’en remercie.

Patrick, sur cet album, semble avoir été bien plus qu’un simple producteur, presque le 6ème membre du groupe…
Jo : Tout à fait. Il s’est investi sur tous les morceaux en tant que producteur bien sûr, mais sans avoir composé ; par contre, il a fait tout un travail d’arrangements et nous a poussés parfois à changer des refrains, des parties, des accords, pour que ça sonne mieux, mettre des breaks pour créer de meilleures transitions, etc… Il a aussi composé deux morceaux, dont un sera en bonus (« Afterlife »), et un autre qui est sur l’album, « Final Outcome ».

NIGHTMARE
Photo promo officielle - Mars 2012

Oui, on le sent d’ailleurs un peu différent du reste, raison pour laquelle vous l’avez certainement placé à la fin…
Exactement. Faut voir ça comme un clin d’œil, un remerciement pour son investissement, une reconnaissance de son travail. On peut le voir également un peu comme une bouteille à la mer qu’on lance et on verra bien les retours. Peut-être que ça influera sur les prochains morceaux qu’on composera, un peu comme ça se fait dans l’industrie automobile avec les concept-cars. Ici, on propose une sorte de concept-track…

Que veut dire dans votre esprit « The Burden Of God » (trad : le Fardeau de Dieu) ? Sur « The Preacher », c’est assez explicite par exemple…
Le Fardeau de Dieu, en fait, c’est l’Homme et la civilisation qu’il a créée, ce qu’elle va devenir. Personnellement, je ne suis pas forcément croyant mais rien ne nous empêche d’en parler. Le thème de « The Doomsday Prediction », par exemple, est la fin du monde du point de vue des Mayas. Bon, on n’est pas super originaux là-dessus, surtout en 2012 avec cette prédiction, c’est plus un clin d’œil. Si ça se trouve, l’album va marcher 6 mois et après, on va disparaître (rires) !
Franck : Faudrait essayer de caler une date ce soir-là, d’ailleurs, ce serait pas mal (rires) ! 

J’ai vu par exemple dans le texte de « The Dominion Gate Pt III » qu’il y avait une allusion métaphorique au désordre actuel venu du Moyen-Orient, comme quoi l’apocalypse viendra de là…
Tiens, démerde-toi avec ça, Jo (rires) !
Jo : Ah ah… Non mais le thème musical de ce morceau est oriental dans les lignes de chant et les arrangements, et disons qu’on lance des trucs comme ça, un peu dans le prolongement du Printemps Arabe, tu vois… N’y voyez surtout rien de politique mais c’est quand même là-bas que ça bouge en ce moment. Ca fait longtemps qu’on n’avait pas vu un tel mouvement : là, c’est 3 ou 4 peuples qui se soulèvent contre la tyrannie même si les motivations religieuses de certains (et là, on revient au thème général de l’album) ne sont pas absentes. Ça crée aussi une inquiétude en Occident. Si tu veux, on a pris un biais historique pour aborder ces sujets, en parlant de la Reine de Perse, sans citer personne en particulier car on aimerait quand même pouvoir jouer ce morceau pendant encore 20 ans sans avoir trop d’ennuis, surtout si on va au Moyen-Orient (rires) ! Donc, tout ça reste vague, avec un côté plus historique qu’autre chose…  Là, y a Poutine qui va revenir au pouvoir en Russie, ce n’est pas mieux…
Franck : Ben tiens, on a déjà un thème pour le prochain album, on mettra des arrangements moscovites (rires) !  

NIGHTMARE

Vous avez des invités sur le nouvel album ; j’inclus Patrick d’ailleurs. Pourquoi ce choix ?
Jo : Patrick a fait des chœurs, même si ils sont sous-mixés mais ils viennent appuyer des notes, des montées dans les refrains, etc. Il y a plein de petits trucs comme ça sur cet album et il faudra prendre le temps de l’écouter plusieurs fois pour bien le découvrir. On a aussi Magali Luyten (Virus 4) sur un titre et Stéphane Buriez (Loudblast) sur un autre. 

Vous avez aussi engagé au dernier moment un nouveau guitariste soliste de 21 ans, Matthieu Asselberghs, des groupes mâconnais Fire Wizzard et SangDragon.
Franck : On a auditionné plusieurs personnes, et 5 / 6 guitaristes se sont détachés sur la fin.
Jo : Tout le monde était OK sur ce qu’on voulait : certains étaient très techniques, mais ce qui a fait la différence, c’est la conception même des solos. On voulait un gars qui soit capable d’assurer les riffs évidemment mais surtout qui soit capable de construire de vrais solos, avec un début, un développement et une fin.
Franck : Certains gratteux étaient très impressionnants techniquement, bien meilleurs que moi, mais ils en mettaient partout sans aucun feeling. On ne recherchait pas un gars comme ça.
Jo : J’ai joué avec Rondat, Godin, JC Jess ; tu comprendras que je n’ai plus besoin d’être impressionné techniquement par un guitariste ! Je voulais un gars qui apporte quelque chose à notre musique et Matt nous a apportés ça. Il n’a pas eu besoin de faire des solos hyper longs pour nous convaincre. En plus, il est très cool et jeune ; il va donc encore progresser.
Franck : Il ne vit aussi que par et pour la musique et est donc disponible à 100% pour les répètes et les concerts. C’était aussi très important dans notre choix. Tous les deux ans, on part un mois en tournée, il faut pouvoir suivre… Il est ultra-motivé car il veut vraiment devenir pro, ne faire que de la musique et aime ce qu’on fait même s’il ne connaissait pas forcément tout ce que le groupe a sorti, ceci étant dû à son âge. Ça avait été mon cas aussi d’ailleurs…
Jo : Ouais, on prend des incultes en général (NDLR : il montre alors Franck) et on en fait des vrais musiciens (rires) !

NIGHTMARE

Je n’aime pas les mélodies-guitares, c’est le rôle du chant.
On a donc exploité à fond l’immense potentiel vocal de Jo
car c’est quand même la « signature » du groupe !
(Franck Milleliri)


J’ai remarqué que sur cet album, les solos sont courts, arrivent souvent en fin de titre et qu’ils sont suivis par une reprise du refrain, ce qui donne encore plus d’impact au chant…
Franck : Oui, c’est un souhait, quelque chose qu’on a commencé à mettre en place avec Insurrection.
Jo : Juste une parenthèse quand même… C’est Franck qui a amené toutes les idées sur cet album. Il a composé entre 25 et 30 titres, on en a gardés 10. Sacré boulot…
Franck : Mon idée était de laisser plus de place au chant. Je m’explique : j’aime les guitares bien Thrash mais pas les mélodies-guitares, c’est le rôle du chant selon moi. Un chœur est plus percutant qu’une ligne de gratte, c’est moins la facilité. Faire 5 tierces à la guitare par morceau, c’est évident. Je préférais exploiter les grandes possibilités de Jo au maximum car c’est quand même la « signature » du groupe.
Jo : Le chant vient parfois un peu plus tard dans les titres, cette fois-ci, car on a pris son de bien installer les ambiances, de laisser tourner certains riffs et arrangements.
Franck : Les solos sont parfois plus courts car ce n’est pas de la démonstration mais ils ont leur place, et Matt  a fait un super boulot en très peu de temps.

Tiens, Yves, pendant que tu es là… Tu n’as pas placé de growls sur cet album, cette fois-ci…
Yves : On a invité Stéphane Buriez de Loudblast sur « The Doomsday Prediction » car on avait besoin d’une grosse voix sur ce titre. En ce qui me concerne, je n’avais pas besoin de placer ma voix cette fois-ci, du fait du côté plus mélodique de cet album. Franchement, à aucun moment, ça ne s’est imposé. On ne calcule pas à l’avance en fait. Par exemple, sur « Children Of The Nation », on avait besoin d’une voix de gamin et c’est ce qu’on a mis car ça collait au texte. Si une voix agressive ne s’impose pas, inutile d’en mettre.

Pourquoi avez-vous changé au dernier moment le titre de cet album, qui devait s’appeler au départ Mercury Rain ?
Jo : On a eu cette idée mais en fait, il n’y avait aucun morceau qui contenait ces termes, « Mercury Rain ».
Franck : En plus, avec un tel titre, on en a chié pour trouver une idée de pochette. En fait, on partait sur tout et n’importe quoi et on mettait de la pluie (rire général).
Jo : On avait fini par trouver un truc pas mal quand même mais on n’a jamais réussi à être les 5 d’accord. Finalement, on a changé de titre et de pochette et ça a été tout de suite mieux.

Quelles sont vos ambitions pour cet album ?
Tout péter (rires) ! Non mais surtout que l’album soit bien accueilli et que le groupe puisse continuer à évoluer car c’est vrai que petit à petit, notre notoriété a augmenté. Déjà, on s’est fait plaisir, on est ravi du résultat car on a la chance de pouvoir faire la musique qu’on aime.
Franck : On ne fera de toute manière jamais un truc commercial. Tout ce qu’on veut, comme tous les groupes, c’est tourner, faire de belles dates et de belles rencontres.
Jo : On est en train de monter une tournée européenne avec un autre groupe pour l’automne et d’ici là, on va faire quelques dates, dont 2 shows à Grenoble chez nous fin mai pour la sortie de l’album et un gros festival en Suède…

Les gars, merci pour votre invitation au studio, c’était bien cool et bonne bourre pour la suite !
Merci à toi pour ton support et on se dépêche, il y a du rosé et du saucisson à finir dehors (rires)…



Interview exclusive de MATT ASSELBERGHS



Tu peux nous rafraîchir la mémoire et nous dire comment ton arrivée dans Nightmare s’est faite ?
Ca s’est passé par le biais du Net : j’ai vu une annonce sur Facebook et de suite, je me suis dit que ça serait une bonne opportunité car Nightmare est un groupe important sur la scène française et européenne en matière de Heavy Metal. J’ai donc envoyé des solos que j’avais créés et dans la foulée, Jeep, le manager, m’a rappelé pour me proposer une audition. C’était mi-janvier.

Quand tu es entré en studio, tout était déjà composé, je crois…
Oui, effectivement. J’ai eu à peu près un mois pour composer mes 6 solos et j’ai disposé de 2 jours de studio pour les enregistrer. C’était confortable mais j’avais quand même une certaine pression car j’étais dans un studio très pro, avec un groupe très expérimenté. Il fallait que j’assure !

Comment as-tu trouvé le groupe lors de ton arrivée ? Comment as-tu été intégré ?
JC Jess était quelqu’un de très intégré dans le groupe et les gars l’aimaient beaucoup. Donc forcément, le remplacer au pied levé aurait pu ne pas être forcément facile donc il a fallu un petit temps d’adaptation mais j’ai senti dès le début que ça allait le faire et aujourd’hui, on s’entend tous super bien.

Ton jeune âge n’a pas été un frein ? (NDLR : Matt vient tout juste d’avoir 21 ans)
Ils s’en foutent un peu de mon âge… Le problème pour eux était plutôt de savoir si un gars trouvé sur Facebook allait se jeter à corps perdu dans le projet ou pas, allait être intègre et disponible ou pas. Du coup, Yves (basse) a passé un coup de fil à Vincent Urbain de SANGDRAGON (ex-THE SEVEN GATES, AKHENATON) pour savoir un peu qui j’étais, ce que je valais humainement. Vincent, que je remercie encore au passage, m’a bien « vendu » apparemment (rires) !

NIGHTMARE
Matt au Peek Studio - Mars 2012


Les compositions qu’on t’a présentées correspondaient-elles à tes goûts ? A-t-il fallu par exemple que tu adaptes ta manière de jouer pour mieux coller au style de Nightmare ?
Cet album, comparé aux précédents, est beaucoup plus rentre-dedans dès la première écoute et tout auditeur lambda amateur de Heavy peut s’y plonger directement. En ce qui concerne les solos, ils m’ont choisi par rapport à ma patte donc j’ai laissé couler l’inspiration : je n’ai pas eu à me « prostituer » si tu veux, je suis resté moi-même.

Comment tu juges le résultat final aujourd’hui ?
C’est très flatteur de se dire qu’on a posé des solos sur un album qui est distribué mondialement et surtout, ceux-ci ont plu aux autres gars. Ils ont reconnu ça en moi et c’est vraiment une super expérience ! Merci à mes collègues du groupe, vraiment, merci !

Tu as donné ton premier concert avec eux à Mulhouse, au Noumatrouff, en février. Comment as-tu vécu cette première date ?
Une belle salle ! Y avait un peu de stress car c’était un concert de passation et les gens ne s’y attendaient pas. C’est assez bizarre quand tu rentres sur scène avec un groupe pro et que les gens scandent : « JC, reviens ! ». Finalement, j’ai joué, j’ai assuré et après 3 derniers titres, les gens étaient contents. Ensuite, on est allé jouer à Chaulnes, avec Vader et d’autres groupes bien sympas, et là, j’ai fait le set en entier. Ca s’est super bien passé, je me sentais à l’aise et les gens m’ont bien accepté, que ce soit le groupe ou le public.

Peu de temps après, vous êtes allés faire un peu de promo à Mons, en Belgique, lors du PPMF, et y a même un fan-club de Matt Asselberghs qui s’est créé sur Facebook (Cliquez ICI pour y accéder) !
Enculé (rires) ! En fait, j’ai rencontré des gens super sympas, dont le gars qui s’occupait de la vidéo du PPMF, et on s’est bien marré. Juste après, les nanas sont parties dans un délire sur Facebook mais il ne faut vraiment pas prendre ça au 1er degré : ils ont fait ça pour me faire marrer et me charrier, et finalement, on balance pas mal de conneries sur cette page ! Venez me rejoindre, on passera des bons moments !

Tu m’inquiètes quand tu dis « venez me rejoindre, on passera des bons moments… » ! Fais gaffe quand même, ça peut être mal interprété (rires) ! Quelles sont tes ambitions de carrière maintenant ? Non, parce qu’intégrer un groupe d’une telle stature à 20 ans, c’est une sacrée opportunité !
Effectivement, mon but dans ma vie, c’est de monter un club de strip-tease aux USA, ce qui est très important dans la vie d’un mec (rires) ! Nan mais sincèrement, c’est une chance inouïe, la chance de ma vie et j’en suis conscient. Je me donne donc à fond dans ce putain de bon groupe pour essayer d’aller encore plus haut. Je suis à mon niveau pour le moment car j’arrive dans le groupe mais j’essaie d’apporter des idées de développement et là, comme on a signé avec Oliver Otto, le manager de Running Wild, Masterplan, beaucoup de choses vont arriver et on est très impatients !

NIGHTMARE
Matt sur scène avec Fire Wizzard - Bourg-en-Bresse 2012

Pas mal de dates se profilent, dont deux dès le week-end des 25 / 27 mai à Grenoble et Montpellier pour le lancement de l’album mais aussi des festivals d’été un peu partout en Europe…
Pour moi, c’est tout nouveau ! Quand on te dit que tu vas aller jouer en Suède sur un gros festival avec Epica, Sabaton, Crimson Glory, sur une scène de 25 m, ça change un peu, quoi ! En même temps, c’est ce dont j’ai toujours rêvé et j’attends ça de pied ferme. On va jouer aussi au Motocultor en Bretagne fin aôut le même jour qu’Immortal, qui sont des dieux pour moi, donc je suis heureux !

Pour parler de toi plus précisément en tant que guitariste… Quand as-tu commencé à jouer, qu’est-ce qui t’a poussé vers cet instrument ?
J’ai commencé à jouer de la guitare en 1979, à – 11 ans (rires), dans les couilles de mon père qui est d’ailleurs là, juste à côté de moi ! Sérieusement, j’avais 10 / 11 ans et c’est grâce à mon père que je m’y suis mis car il a une connaissance musicale qui m’a toujours émerveillé et j’ai donc suivi ses pas de musicien. A partir du moment où j’ai commencé, je n’ai pas arrêté de jouer, j’ai même laissé tomber mes études (je n’en suis pas très fier parfois mais c’est comme ça, c’est la vie).

Et hormis Nightmare, tu joues dans d’autres groupes ?
Oui, je joue dans FIRE WIZZARD, le groupe de Heavy pure souche que j’ai fondé avec mon père quand j’avais 15 ans. A côté de ça, je joue depuis peu dans SANGDRAGON, projet Death-Black atmosphérique initié par Vincent Urbain, ex-The Seven Gates, plus pour le fun, dans lequel tu tiens la basse je crois (rires), et avec qui on va bientôt enregistrer ; j’ai joué aussi dans Diesel Dust, un groupe de Rock sudiste lyonnais. Je joue aussi parfois avec un groupe de punk pour m’amuser…

Je suppose que NIGHTMARE va être ta priorité !
C’est sûr ! Nightmare passera toujours en premier maintenant, c’est ma « vie » qui est en jeu, ma carrière musicale et je vais donc me donner à fond. Fire Wizzard, mon projet de cœur, restera toujours dans le giron, Sangdragon ne me prendra pas beaucoup de temps apparemment puisque les dates seront assez espacées et rien ne me fera changer d’avis. J’ai donc pris la décision de quitter Diesel Dust et il faut l’accepter, c’est comme ça.

Maintenant que The Burden Of God est dans les bacs, que peux-tu dire aux gens pour leur donner envie de se jeter dessus ?
Nightmare n’est plus le même groupe qu’en 1983, quand ils ouvraient pour Def Leppard ; il faut l’accepter. Nightmare, auparavant, moi-même, je n’adhérais pas forcément parce que ce n’était pas « facile » à écouter. Aujourd’hui, c’est très simple : il y a de super riffs accrocheurs, les refrains sont terribles, immédiats et mémorisables et c’est ce qui va faire à mon avis le succès de cet album. Les die-hard fans des albums précédents vont peut-être trouver ça un peu différent mais heureusement je dirais, car le groupe vient de composer des nouveaux « classiques » qui vont le faire avancer… Merci à toi pour cette interview ! Shalom !



Bonus !
Interview exclusive de Laurent Asselberghs, le père de Matt...



Laurent, on va faire quelque chose que je n’ai jamais fait, à savoir interviewer le père d’un musicien. Ca peut être intéressant pour poser un autre regard sur cette activité… Et puis, comme tu me sembles être un mec plutôt rock n’ roll aussi, je sens que ça va être drôle (rires) !
Faut que je te dise un truc d’entrée : quand Matthieu a commencé à jouer de la guitare, c’était une brêle finie, une vraie bite, c’était ignoble !

Ben, c’est plutôt normal quand tu apprends, non ?
Non, mais ce n’est pas ça : il n’était pas motivé, ça le faisait chier !

Parce que tu l’as un peu forcé ?
Non même pas ! De toute façon, je ne l’ai jamais forcé à quoique ce soit, même à faire des études alors que je suis prof moi-même, c’est pour te dire ! Mais très vite, j’ai compris qu’il était doué et que la seule chose qui lui apportait quelque chose, c’était de faire de la gratte donc je n’allais pas le faire chier avec l’école ! De toute façon, au niveau de l’Education Nationale, il n’y avait aucune ouverture pour lui, il n’y avait rien à faire mais il fallait bien qu’il fasse quand même quelque chose ! Du coup, je l’ai supporté à fond dans ce qu’il aimait… (NDLR : à ce moment, Matt, pour titiller son père, lui met un Paris-Match devant les yeux, avec Sarkozy en photo). « Ah, mais bordel, Matt, fous-moi ces politiciens de merde ailleurs, j’en ai marre de la politique. Mais vire-moi ça de là, j’peux pas les voir, putain ! ».

C’est bien, y a de l’ambiance avec vous (rires) !
Ouais (rires). Pour revenir aux débuts de Matt, il a pris des cours à la MJC de Mâcon et son prof de gratte s’arrachait les cheveux car il n’arrivait pas à jouer, c’était nul, nul nul ! Et puis un jour, quand il a eu 13/14 ans, je suis descendu à Lyon et je lui ai acheté une Flying-V, tu sais, la guitare avec laquelle il joue toujours en ce moment. Il l’a bien refaite depuis mais paf, là, ça a été le déclic ! Il a commencé à jouer avec ça et il n’a plus arrêté. Dès qu’il rentrait du Collège, il prenait cette guitare et son petit ampli Fender et il jouait sans arrêt. Là, il a vraiment commencé à faire des progrès… Au bout de 2 ans, son prof de guitare de la MJC lui a dit qu’il ne pouvait plus rien lui apprendre car l’élève avait dépassé le maître.

NIGHTMARE
Matt et Laurent Asselberghs - Mâcon 2012


Mais toi, Laurent, tu as joué aussi dans des groupes. J’ai vu des photos de toi des années 80 sur la page de Matt…
J’ai appris la musique et le solfège quand j’avais 10/11 ans, en jouant de la mandoline classique ! Je suis ensuite passé à la guitare, parce qu’avec la mandoline, à part faire du Vivaldi (même si j’aime beaucoup ça) ou du Luis Mariano, tu es assez limité (rires) et ça me faisait chier. J’ai fondé mon 1er groupe en 1977/1978, on jouait super mal, c’était une sorte de Punk-Rock ignoble mais on se marrait bien. Ensuite, j’ai fondé un groupe de Hard Rock en 1981 qui a perduré jusqu’en 1986 en évoluant vers le Prog-Rock mais on n’a pas vraiment grandi car j’ai fait passer mes études en premier. 

Comment tu vois la trajectoire du gamin maintenant ?
Je la vois exponentielle ! On a commencé Fire Wizzard ensemble en 2005 (je n’en fais plus partie), le groupe prend d’ailleurs maintenant une sacrée ampleur locale et quand il m’a appelé pour me dire qu’il avait été recruté par Nightmare, je crois bien que j’étais encore plus aux anges que lui ! Je me suis dit « ça y est, il a enfin trouvé sa voie, il va pouvoir faire quelque chose… ». Toutefois, je considère qu’il est toujours aujourd’hui en formation. Il va tout apprendre avec Nightmare : il va apprendre ce que c’est que de tourner avec un groupe pro, faire des dates, du studio, les pièges du business. C’était ce qui lui manquait encore pour atteindre un palier supérieur. Je pense aussi qu’il peut se diversifier. Déjà, le fait d’avoir intégré Diesel Dust lui a beaucoup appris car je peux te dire que j’avais envie de chialer quand je l’entendais jouer du blues à la maison, tellement ce qu’il sortait de sa gratte était bon ! Je crois qu’il est doué pour plusieurs styles mais il ne faut pas qu’il se mette à jouer des trucs qui ne lui conviennent pas pour une question de mode : sa spécificité est de faire de la mélodie, du feeling car c’est là qu’il est vraiment fort. Il arrive à sortir des trucs incroyables dans ce domaine et il ne faut pas qu’il oublie ça, au détriment par exemple de la technique. Et là, justement, pour ça, Nightmare, c’est très bien car c’est un groupe des 80’s, Matt est très branché sur les 80’s, et j’espère donc que pour lui ça va marcher jusque la fin des temps !!

Ecoute, Padre, merci à toi pour cette petite interview, c’était bien cool !
Merci à toi aussi. Allez, allons boire une bière maintenant ! ;-)





NIGHTMARE - The Burden Of God
AFM / Season of Mist


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Chronique complète de The Burden Of God : www.noise-web.com/chroniques/2012/nightmare


NIGHTMARE

LET'S HAVE FUN AFTER THE PROMO SESSION !
France - March 2012